Jean-Michel Meurice s’est éteint à Paris, le 27 septembre, à l’âge de 83 ans. Né le 6 décembre 1938 à Lille, il a mené de front une double carrière, d’artiste peintre et dans le domaine de l’audiovisuel. En 2013, il s’est vu remettre le Grand Prix de peinture de l’Académie des beaux-arts, couronnant une œuvre associée au mouvement Supports/Surfaces, après des études à l’école supérieure des beaux-arts de Tournai, en Belgique. « C’est là que j’ai construit le socle de tout ce qui a suivi. C’est là que je me suis construit une vision, une boussole », dira-t-il plus tard. En 2016, le LAAC, à Dunkerque, lui a consacré une rétrospective, avant le musée Fabre à Montpellier, deux ans plus tard. « Pour moi, la peinture est d’ordre rupestre, et la question est comment occuper l’espace et les murs », avait-il alors confié.
Cofondateur de La Sept (plus tard devenue Arte), qu’il codirige à partir de 1986 avec Georges Duby et Michel Guy, il a obtenu en 1992 le Grand Prix national de la création pour son œuvre audiovisuelle, qui compte de captivants documentaires sur « la peinture en train de se faire », diffusés dans les émissions Voir et Des formes et des couleurs, de Simon Hantaï à Pierre Soulages – le peintre de l’outrenoir l’encouragea à ses débuts. Son film intitulé Pierre Soulages 1979-80 a obtenu en 1982 le Grand Prix du Festival du film d’art, à Paris. Cet ancien chef opérateur d’Éric Rohmer a également consacré des séries à la musique et à la danse contemporaine, mais aussi à des sujets de société ou politiques, de l’indépendance algérienne à la mafia italienne. Animé d’une passion complémentaire pour l’image fixe et en mouvement, du cinéma à la télévision, Jean-Michel Meurice aspirait dans l’aventure de La Sept, selon ses propres termes, à créer « une chaîne neuve et investie d’une mission claire de service public, indépendante par son financement. Un outil complémentaire par ses moyens des services d’éducation et de culture. »