Cela faisait longtemps qu'’ARCOmadrid n’avait pas proposé un plateau d’exposants aussi fourni. Pour son retour du 22 au 26 février 2023 au parc des expositions Ifema, situé en périphérie de Madrid, la Foire accueille 214 galeries venues de 37 pays, contre 185 en 2022. Cette participation record dépasse celle de la dernière édition avant la pandémie, en 2019, qui comptait 203 exposants ! Et ce, malgré un calendrier des foires chargé en ce mois de février, particulièrement pour les galeries liées à l’Amérique latine, de Frieze Los Angeles (16- 19 février) à Zona Maco (Mexico, 8-12 février). Les enseignes françaises, et non des moindres, sont de plus en plus présentes à l’ARCO. Pas moins de huit galeries y exposent ainsi pour la première fois : Ceysson & Bénétière, christian berst art brut ainsi que Semiose et la galerie Suzanne Tarasieve ; mais aussi Dominique Fiat et kamel mennour, qui participent au focus sur la scène méditerranéenne. Sans oublier Anne-Sarah Bénichou (Paris) et Double V (Marseille/Paris) dans la section des jeunes talents Opening by Allianz. Ils rejoignent des fidèles tels que Perrotin, Chantal Crousel, Jocelyn Wolff, Lelong, Galerie Poggi, mor charpentier ou encore Bendana | Pinel. « La participation des galeries françaises est en effet particulièrement importante cette année, encouragée par la présence régulière d’enseignes venues de Paris », confie Maribel Lopez, la directrice d’ARCOmadrid. « À Paris, nous avons vendu des œuvres à des Mexicains. Nous comptons parmi nos clients de plus en plus de collectionneurs de cette région du globe, explique Loïc Garrier, directeur chez Ceysson & Bénétière. La Fondation Gandur pour l’art a déposé une partie de sa collection, notamment des pièces du mouvement Supports/ Surfaces, au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, à Madrid. L’un de nos buts est de nouer des liens avec ce musée. »
UNE OFFRE DE PLUS EN PLUS INTERNATIONALE
Est-ce aussi le signe qu’ARCO, historiquement soutenue par les institutions publiques et privées locales et nationales, a réussi, au fil des ans, à attirer un nombre croissant d’amateurs privés mais aussi de fondations internationales, incitant un cercle de galeries plus large à s’y intéresser ? « Nous sentons cette année une certaine vitalité et observons un intérêt affirmé de la part des collectionneurs locaux espagnols ou latino-américains basés à Madrid, ainsi que des collectionneurs français ou allemands par exemple, qui sont très fidèles à la Foire », souligne Maribel Lopez. De fait, l’offre des galeries est de plus en plus internationale. Ce qu’illustre la trentaine d’enseignes qui font leur apparition ou reviennent à ARCOmadrid après plusieurs années d’absence. Parmi les nouveaux entrants figurent en effet les galeries Capitain Petzel, Contemporary Fine Arts et Rüdiger Schöttle, basées à Berlin; Voloshyn Gallery, de Kyiv ; Enrico Astuni, de Bologne, et Pinksummer, de Gênes ; Repetto, de Londres, ou Waldburger Wouters, de Bruxelles ; et encore Hunt Kastner, de Prague, ou Livie Gallery, de Zurich. Si David Zwirner rejoint cette année d’autres galeries au réseau mondial comme Thaddaeus Ropac ou Continua, les mégagaleries sont relativement peu présentes. ARCOmadrid bénéficie ainsi d’une plus grande diversité que d’autres foires majeures au profil davantage mainstream. L’hétérogénéité des exposants en témoigne. Outre, naturellement, une forte présence espagnole – Elvira González, Helga de Alvear, ProjecteSD notamment –, l’édition 2023 compte plusieurs enseignes allemandes, autrichiennes et suisses, parmi lesquelles Mehdi Chouakri, neugerriemschneider, Ruth Benzacar, Société, Krinzinger, Mai 36, Meyer Riegger, Nächst St. Stephan Rosemarie Schwarzwälder, Peter Kilchmann… Si la Foire regarde traditionnellement vers l’Espagne et vers l’Amérique latine, comme l’atteste le secteur « Never the Same. Latin American Art » qui réunit onze galeries, elle se tourne également cette année vers le Bassin méditerranéen. « The Mediterranean. A Round Sea » a pour commissaire Marina Fokidis, commissaire indépendante qui a orchestré la Documenta 14, été conseillère curatoriale de la Documenta 15 (Athènes et Cassel, 2017 et 2022) et a fondé la Kunsthalle Athena, conseillée ici par Bouchra Khalili, Hila Peleg et Pedro G. Romero. À ce focus participent vingt galeries issues de treize pays, qui présentent, entre autres, des œuvres d’Anna Boghiguian (KOW), Iman Issa (Rodeo), Jumana Manna (Hollybush Gardens), Mohamed Bourouissa (kamel mennour), Silvina Der Meguerditchian (Kalfayan Galleries), Stefania Strouza (a.antonopoulou.art), Laia Estruch (Ehrhardt Flórez) ou encore Hana Miletic (Lambda Lambda Lambda). « Nous abordons les possibilités de rapprochement entre différents horizons. Or, en ce sens, la Méditerranée est un vrai meeting point. Nous y évoquons les scènes du sud de l’Europe mais aussi de l’Afrique du Nord », précise Maribel Lopez. Le thème méditerranéen est également au menu du « Forum » sur la recherche organisé par la Foire, aux enjeux ô combien d’actualité.
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ARCOmadrid, 22-26 février 2023, Ifema, avenida del Partenón, 5, 28042 Madrid, Espagne.