Depuis quelques mois, Joël Andrianomearisoa n’avait plus de représentation dans une galerie en France, alors qu’il entretient des liens nourris avec l’Hexagone, où il a deux ateliers, à Paris et dans la Creuse. Cette situation est désormais résolue : l’artiste malgache rejoint une enseigne de premier plan : la galerie Almine Rech, qui dispose d’espaces non seulement dans la Ville Lumière, mais aussi à Bruxelles, New York, Londres et Shanghai.
Des œuvres de Joël Andrianomearisoa seront montrées sur le stand de la galerie à la foire Art Brussels en avril, avant une exposition en 2024 à Paris.
« Le travail de Joël Andrianomearisoa s’inscrit dans le programme de la galerie de manière originale et en dialogue avec d’autres artistes déjà représentés, notamment ceux utilisant des textiles, des tissages, enrichissant un chapitre du paysage de l’art contemporain que notre programme cherche à décrire », a déclaré Almine Rech.
Né en 1977 à Madagascar, l’artiste vit et travaille entre cette île et la France. « À la fois imposant et fragile, monumental et minutieux, son travail puise dans le multiculturalisme et la tradition malgaches. Intéressé par la notion de non-géographie, emblématique des influences culturelles diverses de Madagascar, l’artiste explore l’universalité des expériences humaines à travers des narrations complexes et souvent abstraites », précise la galerie.
En 2019, Joël Andrianomearisoa a représenté Madagascar à la 58e Biennale de Venise, un jalon important dans sa carrière même si de nombreuses institutions internationales avaient déjà consacré son travail auparavant, tels le Centre Pompidou à Paris en 2005, le Smithsonian National Museum of African Art à Washington, aux États-Unis, en 2015, ou la Hamburger Bahnhof à Berlin, en Allemagne, en 2010. En 2021, il a fait partie de l’exposition « Ubuntu, un rêve lucide » au Palais de Tokyo à Paris, et présenté également une installation sur les tours et les remparts d'Aigues-Mortes.
Cette année, l’artiste est présent sur de nombreux fronts. Jusqu’au 16 juillet, il bénéficie au Macaal, à Marrakech, au Maroc, de la première exposition monographique jamais consacrée à un artiste contemporain par ce musée privé. Toujours à Marrakech, une de ses installations, pour une fois blanche, accueille les visiteurs de l’hôtel Mandarin Oriental. Jusqu’au 25 août, l’atrium du Zeitz MOCAA, au Cap, en Afrique du Sud, héberge une grande commande célébrant « Les Cinq continents de tous nos désirs ».
Ces prochains mois, il prépare une intervention au Stedelijk Museum d’Amsterdam pour de nouvelles salles du musée néerlandais. Le projet, prévu pour mai, comprendra « une bibliothèque de parfums aux titres évocateurs et littéraires », confie l’artiste. Par la suite, il devrait aussi participer à une exposition monographique à la Fondation Zinsou au Bénin et peut-être à d'autres projets... sur d'autres continents encore.