L’an dernier, après deux ans d’absence, le Salon PAD (Paris Art + Design), lancé à la fin des années 1990, retrouvait les Tuileries, alors que Paris redevenait une terre promise du design. «Postpandémie, dans un marché qui reprenait tout juste, 2022 fut un très bon cru pour le PAD et pour nos marchands français et étrangers venus exposer. Près de 70 galeries, dont 18 nouveaux entrants, ont attiré sur cinq jours plus de 30000 visiteurs », confie Patrick Perrin, le président et fondateur de la manifestation.
« Notre colonne vertébrale demeure le design historique et contemporain. C’est pourquoi, cette année, nous sommes allés chercher de jeunes marchands afin de montrer de nouvelles périodes. »
Des chiffres encourageants, donc, pour la Foire parisienne qui fêtera ce printemps les 25 ans d’un événement qui a su s’imposer sur le plan international comme une vraie marque pour les arts décoratifs. «Aujourd’hui, Paris fait incontestablement office de place la plus forte pour le design mondial, en raison de la qualité de ses marchands et son atmosphère si particulière du jardin des Tuileries. Regardez les autres capitales européennes. Aucune n’abrite autant de galeries spécialisées dans le design que Paris, qui compte les meilleurs experts au monde. Surtout, l’édition parisienne nous permet de prendre le pouls du marché pour les foires à venir, jusqu’au PAD de Londres, en octobre prochain», ajoute Patrick Perrin. Venir au PAD, c’est savoir que l’on va croiser des amateurs intéressés et fidèles, tous sensibles à l’éclectisme, mot d’ordre du Salon. La Foire accueille cette année 67 exposants, français et internationaux, dont 19 nouveaux. «En effet, le renouvellement de nos participants fait partie de notre ADN. Place aux jeunes, qui sont un moteur pour nous et qui souhaitent de plus en plus pouvoir exposer au sein du PAD Paris. Certains anticipent même leur venue et préparent leur participation à l’édition de 2024, ce qui est très flatteur et stimulant», se réjouit Patrick Perrin. Parmi les nouvelles arrivées, il faut ainsi compter sur la présence des enseignes françaises Andreani, Olivier Castaing, Mazarin ou Secret Gallery, qui dévoile un ensemble de créations inédites du designer Reda Amalou. Elles sont aux côtés des hollandaises Mass Modern Design et Rademakers Gallery, sans oublier la Suisse avec Objects With Narratives ainsi que Foreign Agent Gallery. Pour sa première participation, celle-ci expose une sélection de pièces réalisées par des designers africains, à l’instar de Yinka Ilori, Bibi Seck, Hamed Ouattara, Jean Servais Somian, Jomo Tariku, Ousmane Mbaye et Didier Viodé.
RETOUR AUX ESSENTIELS
Pour 2023, le PAD a, par ailleurs, décidé de se recentrer sur ses racines, autrement dit le design et rien que le design (ou presque). «Notre logique reste de proposer le maximum d’objets inédits et brassant nombre de domaines. Des arts premiers aux tableaux modernes en passant par la joaillerie, un secteur qui plaît beaucoup. Cependant, nous nous sommes rendu compte que nous avions trop augmenté la part des spécialités annexes aux arts décoratifs purs. Or, notre colonne vertébrale demeure le design historique et contemporain. C’est pourquoi, cette année, nous sommes allés chercher de jeunes marchands aux Pays-Bas, en Suisse ou en Italie, ainsi qu’aux puces de Saint-Ouen, afin de montrer de nouvelles périodes, à l’instar des années 1980 qui ont le vent en poupe, notamment depuis la dernière exposition du musée des Arts décoratifs à Paris», poursuit Patrick Perrin.
Néanmoins, les visiteurs retrouvent en parallèle les plus fidèles marchands du PAD Paris, à commencer par la galerie Y/V Gastou, spécialisée dans les arts décoratifs du xxe siècle. Sur son stand, elle mélange les genres et confronte les maîtres du XXe siècle aux designers plus contemporains comme Béatrice Serre, Emmanuel Jonckers, Emmanuel Babled ou encore Agnès Debizet et ses sculptures en forme d’arbres bioniques. Pour sa part, Dutko présente du mobilier d’artistes, dont une collection exclusive de Guillaume Garnier et Florent Linker réalisée pour la galerie, des sculptures de Philippe Anthonioz, des bronzes de Bruno Romeda ainsi que des céramiques de Benoît Lemercier. Du côté de la galerie Kreo, les amateurs découvrent des éditions limitées récentes d’Edward Barber & Jay Osgerby, Jaime Hayon ou Olivier Gagnère ainsi que des pièces vintage signées Bernard Brunier, Pierre Guariche et Gino Sarfatti. Spécialiste des années 1930 à 1950, Jacques Lacoste met à l’honneur Jean Royère et Diego Giacometti aux côtés de Georges Jouve, Charlotte Perriand, Mathieu Matégot ou encore Serge Mouille, tandis que Dumonteil Design dévoile les dernières créations des designers et sculpteurs français Jean-Marie Fiori, Hubert Le Gall et Daniel Daviau. Enfin, la Carpenters Workshop Gallery propose un focus autour du Brésil à travers le mobilier de Joaquim Tenreiro, considéré comme le père du modernisme brésilien, adepte des bois indigènes, ainsi que les réalisations des frères Fernando et Humberto Campana.
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PAD Paris, 29 mars-2 avril 2023, jardin des Tuileries, 234, rue de Rivoli, 75001 Paris.