C’est le président de la République Emmanuel Macron qui a annoncé via les réseaux sociaux la disparition de François Léotard, à l’âge de 81 ans. Il avait été ministre de la Culture entre 1986 et 1988 dans le gouvernement Chirac, puis de la Défense entre 1993 et 1995 dans le gouvernement Balladur, à chaque fois lors de cohabitations sous la présidence de François Mitterrand. « François Léotard a servi l’État et porté une grande idée de la culture. Avec sa disparition, nous perdons un esprit libre, un homme de livres et d’engagement », a déclaré Emmanuel Macron sur Twitter.
C’est pendant son mandat à la Culture, où il avait succédé à Jack Lang, que François Léotard va mettre en place la loi du 23 juillet 1987 qui porte son nom. « Celle-ci définit la notion de fondation, jusque-là précisée seulement dans les avis du Conseil d’État […], crée des avantages fiscaux nouveaux et institue les Groupements d’intérêt public culturel. La loi institue le dispositif fiscal favorisant l’acquisition par les entreprises d’œuvres d’art qu’elles s’engagent à conserver et à exposer. Elle a inspiré la mesure fiscale favorisant l’acquisition des trésors nationaux par les sociétés, instituée par la loi du 4 janvier 2002 sur les musées de France », précise le ministère de la Culture. Avec la loi Lang sur les fondations d’entreprises de 1990, elle avait préfiguré la loi Aillagon de 2003 sur le mécénat.
Face aux violentes oppositions d’alors, François Léotard a aussi confirmé sous son mandat Rue de Valois la commande publique passée à Daniel Buren pour la cour du Palais-Royal à Paris (Les Deux Plateaux, 1986). Jusqu’à la fin des années 2010, il a également été membre du conseil d’administration de la Fondation Maeght, à Saint Paul-de-Vence.