Après son apprentissage parisien, Foujita, délaissant un style italianisant teinté de japonisme, réalise une série de nus d’après modèle vivant. C’est ainsi qu’en 1922 il peint Nu couché à la toile de Jouy, librement inspiré de l’Olympia d’Édouard Manet ou des odalisques de Titien et de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans ce sillage, il exécute trois ans plus tard Nu dans l’atelier, une huile sur toile peinte dans un délicat camaïeu de teintes grisées sur un fond opale. Une couleur mystérieuse que Foujita fabriquait lui-même en glacis, grâce à un savant mélange d’huile de lin, de blanc de plomb ou de Meudon et de silicate de magnésium. Un satiné qu’il baptise « nyuhakushoku » ou « blancheur de lait », fréquemment utilisé dans ses nus féminins et ses représentations de chats.
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« Art impressionniste et moderne », 12 mai 2023, Ader, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris.