Sur le modèle de Berlin, Paris a mis en place un week-end festif des galeries. Initié par la galeriste Marion Papillon sous le nom de Choices en 2014, le Paris Gallery Weekend (PGWE), qui promeut les galeries parisiennes, est, depuis 2021, piloté par le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) dont Marion Papillon a pris la présidence depuis 2019. L’objectif ? Dévoiler aux collectionneurs, passionnés et autres curieux tant parisiens que de région ou de l'étranger, l’offre foisonnante des galeries de la capitale. Alors que les foires et les salons d’art contemporain ont pris de plus en plus d'importance, parfois au détriment des espaces de ces enseignes qui sont souvent moins fréquentés, nombre de néophytes n’osant pas (ou peu) s’y aventurer, la manifestation au succès croissant cherche au contraire à attirer le public. « En effet, comme à chaque édition, notre ambition est d’occuper le terrain et de montrer la force du collectif en soulignant le dynamisme de nos galeries et de notre scène locale en art moderne et contemporain », confie Marion Papillon.
Sur le fond, la manifestation maintient son principe d’une offre gratuite dont elle vante la diversité avec un riche programme de 80 expositions monographiques, 18 vernissages ainsi que 38 performances, lectures, signatures, rencontres et cocktails. Sans oublier qu’à l'instar des périodes des foires, les institutions publiques et privées proposent à cette occasion des visites exclusives aux collectionneurs comme c’est le cas pour le FRAC Ile-de-France à Romainville, le Musée de la Chasse et de la Nature, la Fondation d’entreprise Pernod Ricard ou le musée Carnavalet à Paris. « Le PGWE apporte un côté intime et convivial bien souvent absent des foires et que nos visiteurs apprécient pour (re)découvrir au mieux les artistes avec l’équipe de chaque galerie qui joue le jeu et accueille ses clients mais aussi le grand public », ajoute Marion Papillon. Au total, ce sont 101 galeries qui participent – contre une cinquantaine en 2019 – et mettent en lumière les travaux de 250 artistes, dont plus de 30 % de Français, à travers sept parcours, du Marais à Saint-Germain-des-Prés en passant par le Nord-Est (Romainville et Belleville) et le quartier Matignon. Afin de s’y retrouver, le Paris Gallery Weekend a optimisé son site Internet, doté d’une carte interactive, couplé à un guide papier tiré à 15 000 exemplaires.
Dans ce véritable salon d’art moderne et contemporain à ciel ouvert, chaque enseigne cultive son individualité. À Romainville, Air de Paris inaugure la rétrospective Trisha Donnely et Jocelyn Wolff organise une conversation autour de la grisaille en lien avec l’exposition collective « Vertige Grisaille » réunissant des œuvres de Bentvueghels, Louis-Léopold Boilly, Anna Hulacová, Achim Reichert et, surprise, des artistes anonymes du XVIe au XIXe siècles. Rue de Seine, la galerie Zlotowski invite à découvrir la première exposition monographique dédiée à l’artiste peintre afro-américain Eugene James Martin alors que la galerie Pixi présente en avant-première l’exposition hommage de Duncan Hannah. Rue des Beaux-Arts, La Forest Divonne diffuse le film Patrice Giorda, une scénographie intime en présence de l’artiste et une rencontre avec l’artiste Dominique Zinkpé est prévue dans le même quartier à la galerie Vallois.
Dans le Marais, sont organisés des vernissages d’expositions comme celle de Rui Chafes chez Bernard Bouche, « Tropism » chez Anne-Laure Buffard Inc., « Charles Le Hyaric – Ouvrir les yeux sous l’eau » à la galerie Papillon ou « Pierre Jahan. La Fantaisie Surréaliste » chez Jean-François Cazeau. La Galerie Mitterrand présente la première exposition en France de l’artiste américaine Deborah Roberts, en dialogue avec les sculptures et œuvres sur papier de Niki de Saint Phalle. Du côté du Triangle d’or, la galerie Taménaga propose une rencontre avec l’artiste Chen Jiang-Hong, et Lelong & Co. invite à un dialogue entre l’artiste Christine Safa, Anaël Pigeat (editor-at-large de notre mensuel The Art Newspaper Édition française) et Grégoire Lubineau. Enfin, Françoise Livinec accueille le vernissage de l'exposition « Zuka : L'Origine d'un monde », tandis que Strouk Gallery organise une signature de catalogue avec l’artiste Pat Andrea.