Modern Art, l’une des plus importantes galeries de Londres, va ouvrir une succursale à Paris le 16 octobre 2023. Fondée en 1998 par le marchand britannique Stuart Shave, elle dispose actuellement de deux espaces à Londres : l’un sur Helmet Row, près du Barbican Centre, et une galerie plus petite dans le quartier de St James.
Son nouvel espace parisien sera situé au deuxième étage d’un immeuble de style haussmannien, 3 place de l’Alma, dans le 8e arrondissement, à proximité du Palais de Tokyo et d’un certain nombre de galeries internationales installées dans la capitale française, dont Gagosian, Skarstedt et Hauser & Wirth, qui ouvrira également les portes d’un nouvel espace parisien en octobre. L’exposition inaugurale (du 16 octobre au 2 décembre) présentera une dizaine d’artistes parmi les 37 que représente la galerie, dont Mohammed Sami, Sanya Kantarovsky, Pope. L et Frida Orupabo. L’enseigne ne participera pas cette année à Paris+ par Art Basel (du 18 au 22 octobre), mais Stuart Shave indique qu’il se portera probablement candidat pour les prochaines éditions.
Le marchand a l’intention de gérer l’espace parisien « différemment » de ses galeries londoniennes, en n’y organisant que trois expositions par an et en ne l’ouvrant que sur rendez-vous, bien que cela puisse évoluer à l’avenir. Outre les espaces d’exposition, le nouveau lieu dispose de deux salles destinées à accueillir des clients privés, et il prévoit « beaucoup de flexibilité » quant à leur utilisation.
Le galeriste est catégorique : les effets du Brexit n’ont pas influencé sa décision d’ouvrir en France. « Le Brexit a été décourageant, mais il n’a pas eu d’incidence notable sur les ventes à Londres, affirme-t-il. Cela a été plus pénible pour mes services administratifs que pour moi. La galerie parisienne n’essaie pas de contourner la paperasserie. Londres reste l’une des plus importantes villes au monde pour l’art contemporain, et elle demeure au cœur du programme et de l’identité de la galerie. »
Pourtant, Stuart Shave n’est pas insensible aux attraits évidents de Paris : « J’aime la ville et son énergie. On y trouve certains des collectionneurs privés les plus ambitieux d’aujourd’hui. L’ampleur de ce que François Pinault est en train de faire avec la Bourse de Commerce n’a pas d’équivalent à Londres ». Il ajoute que la proximité de Paris avec Londres lui permettra de se rendre facilement dans le nouvel espace.
Le choix a surtout été guidé par les souhaits de ses artistes, précise-t-il : « il se trouve qu’aucun des artistes de Modern Art n’est représenté par des galeries françaises, c’est donc une excellente occasion pour moi de les exposer à Paris ». L’espace parisien pourrait également lui permettre de travailler avec des artistes représentés par d’autres galeries londoniennes, ajoute-t-il.
En revanche, il n’envisage pas d’ouvrir une antenne aux États-Unis, puisqu’un certain nombre d’artistes de Modern Art sont déjà représentés par des galeries américaines comme Matthew Marks, Greene Naftali et Luhring Augustine, ce qui signifie qu’il n’y a « aucune raison » pour lui de le faire.
À Londres, la galerie a récemment renouvelé un bail de dix ans pour son espace de Helmet Row et en est encore dans la première partie de son bail de Bury Street. Stuart Shave précise qu’il n’a pas l’intention d’ouvrir un troisième lieu dans la capitale britannique. En 2020, la galerie avait fermé son espace de deux étages dans Vyner Street, à l’est de Londres.
« Je sais qu’on a l’impression que j’essaie de m’étendre, mais je n’ai vraiment pas envie de faire de Modern Art une galerie avec beaucoup d’antennes, explique Stuart Shave. L’espace parisien devrait servir de complément à nos lieux londonien. Ce qui m’intéresse le plus, c’est d’approfondir la manière dont une galerie peut représenter un artiste. »