Implantée de Zurich à Hongkong, de New York à Los Angeles, la méga-galerie suisse Hauser & Wirth ouvre au moment de Paris+ par Art Basel un espace de 800 m2 dans le 8e arrondissement réhabilité par l’architecte Luis Laplace. Suissesse de Genève, Séverine Waelchli en prend la direction après avoir travaillé chez Sprüth Magers, dirigé la galerie Yvon Lambert et enfin été directrice de Thaddaeus Ropac à Paris pendant dix ans.
Pourquoi avoir choisi Henry Taylor pour ouvrir l’espace à Paris ?
Il a une grande actualité aux États-Unis : il vient d’exposer au MOCA de Los Angeles, il est maintenant à l’affiche du Whitney Museum of American Art [jusqu’au 28 janvier 2024, NDLR]… En France, il se trouve aussi bien dans la Pinault Collection qu’à la Fondation Louis-Vuitton…
Henry Taylor est très attaché à la ville de Paris au sens culturel large. Il est venu deux mois pour peindre, s’imprégner de la ville, de ses musées. Il a passé par exemple du temps au musée d’Orsay. Les artistes français classiques représentent une source réelle d’influence sur lui. Le travail qui en résulte est rempli de références à des œuvres françaises célèbres. L’artiste avait déjà travaillé par le passé sur des tableaux connus. J’ai eu la chance de le voir dans son atelier cet été. Il adore Paris et a vraiment aimé s’en imprégner.
Quelles possibilités d’accrochage offre ce nouvel espace parisien ?
Le rez-de-chaussée et le premier étage sont dédiés aux expositions. Le rez-de-chaussée offre une hauteur sous plafond exceptionnelle d’environ 6 mètres ! Cela donnera la possibilité aux artistes de montrer des œuvres vraiment monumentales. C’est le cas avec Henry Taylor, qui présente entre autres une sculpture de plus de quatre mètres de haut.
Allez-vous développer une programmation spécifique à Paris ?
Elle sera propre à la capitale française pour qu’elle puisse faire partie de l’écosystème parisien, et tisser des liens avec les institutions. Nous avons déjà une réaction très positive d’artistes de la galerie venus voir l’espace… Il y a une centaine d’artistes représentés par la galerie, il faudra faire des choix ! La prochaine exposition, à partir de janvier 2024, portera sur le travail d’Hélène Delprat [co-représentée par Christophe Gaillard, NDLR], qui pourra grâce à ces lieux montrer des installations, des sculptures, des toiles monumentales… Cela ouvre le champ des possibles !
Quels collectionneurs pensez-vous toucher ici à Paris, que vous ne touchez pas déjà ailleurs ?
En premier lieu un public parisien, avec la volonté d’attirer un public plus largement français. Nous avons déjà tissé des liens avec les collectionneurs français. Il se trouve aussi à Paris beaucoup de collectionneurs étrangers qui ont un pied à terre dans la capitale. Pour d’autres, qui viennent une ou deux fois par an, c’est une destination. C’est tous ceux-là que nous aimerions fidéliser. De Paris + par Art Basel à toutes les fondations qui ont ouvert ou vont ouvrir, en passant par la programmation muséale et institutionnelle, Paris est en pleine effervescence !
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« Henry Taylor, From sugar to shit », 14 octobre 2023-7 janvier 2024, Hauser & Wirth, 26 bis rue François 1er, 75008 Paris.