Rarement le ministère de la Culture n’aura autant attiré l’attention lors de la formation d’un gouvernement qu’avec l’équipe formée autour du nouveau Premier ministre Gabriel Attal. Dès l’annonce jeudi soir de la possible arrivée de Rachida Dati Rue de Valois, passée la surprise, tous les projecteurs se sont tournés vers cette figure du sarkozysme et des Républicains, farouche opposante à la maire de Paris Anne Hidalgo, connue pour sa fougue et sa verve… Il n’aura pas fallu longtemps pour qu’elle profite de cette nouvelle fonction pour retrouver une audience nationale – tout en affirmant qu’elle ne quitterait pas son poste de maire du 7e arrondissement de Paris, contrairement à l’usage. Dès le lendemain de son arrivée au ministère, elle a accordé un entretien de trois pages, paru le 14 janvier dans le Parisien Dimanche. Elle y ébauche quelques pistes de son action.
« Je vais faire un point précis sur les besoins du ministère pour avoir une vision claire des enjeux. Tout n’est pas forcément une question d’argent », a affirmé celle qui découvre ce portefeuille. Deux axes semblent déjà se dessiner : favoriser l’accessibilité à la culture et la défense du patrimoine, notamment parisien.
« Ce qui compte pour moi, c’est de diffuser la culture dans tous les territoires, auprès de tous les publics, surtout auprès de ceux qui en sont les plus éloignés […]. Je considère que l’accès à la culture pour tous ce n’est pas la médiocrité, c’est tout le contraire », a-t-elle déclaré. Elle considère également que la culture doit jouer un rôle central, « avec l’autorité et l’éducation », pour favoriser l’intégration. Saluant quelques-unes des réalisations de la présidence Macron, comme le pass culture pour les jeunes, le loto du patrimoine et la Cité de la langue française de Villers-Cotterêts, elle a insisté sur « les grands enjeux parisiens, [que] ce sont la préservation du patrimoine, de son architecture, et bien sûr l’achèvement de la rénovation de Notre-Dame ». « Paris doit rester un symbole de la beauté », a-t-elle lancé à l’adresse d’Anne Hidalgo, sa meilleure ennemie, qui a de son côté dénoncé dans la Tribune dimanche « une trumpisation de la culture et de l’audiovisuel public », alors que la bataille pour la mairie de Paris en 2026 a pris un nouveau tournant.
« Je crois profondément que la culture a besoin d’avoir un ministre avec du poids politique pour la défendre et pour la promouvoir en France comme en Europe », a encore souligné Rachida Dati dont l’urgence aujourd’hui est de s'entourer. Elle a déjà choisi Gaëtan Bruel, ancien directeur de la Villa Albertine, comme directeur de cabinet. Reste que ses premières actions seront scrutées avec attention, surtout par les professionnels de la Culture qui l’attendent au tournant.