Par des fuites savamment orchestrées, la presse a abondamment relayé depuis vendredi 9 février la future nomination de Christophe Leribault à la présidence du château de Versailles. Selon différentes « sources », l’officialisation de cette arrivée devrait avoir lieu lors du prochain Conseil des ministres mercredi 14 février. Cette nomination de la Saint-Valentin augure-t-elle d’une nouvelle lune de miel ? Le soleil se couche en revanche pour Catherine Pégard, présidente de l’établissement public depuis 2011, renouvelée deux fois, et restée en poste contrairement aux statuts de l’institution après avoir atteint la limite d’âge de 67 ans, et ce depuis deux ans et demi… Son remplacement est une surprise, son maintien ayant été justifié au plus haut sommet de l’État par la nécessité de sa présence en vue de l’organisation dans le parc du château de Versailles des épreuves d’équitation, de para-équitation et de pentathlon moderne des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le rapprochement de Christophe Leribault, jusqu’au récent voyage officiel en Suède, d’avec le couple Macron, soucieux que sa tranquillité au pavillon de la Lanterne soit préservée, a sonné l’heure de la retraite pour l’ancienne conseillère du président Sarkozy. En poste au musée d’Orsay depuis octobre 2021, l’ancien directeur du Petit Palais quitte l’institution phare pour le XIXe siècle sans avoir pu achever ses « nouvelles orientations » dévoilées en juin 2023. Même s’il peut se féliciter d’avoir enregistré une fréquentation en hausse, ses grands projets, notamment la réorganisation du hall d’accueil et du parvis du musée, n’ont pas encore trouvé le mécénat nécessaire de 25 millions d’euros. Christophe Leribault n’a pas non plus pu finaliser le réaccrochage des collections, ni ne pourra inaugurer les événements organisés à l’occasion du 150e anniversaire de l’impressionnisme. Son départ pose aussi la question de son remplacement. Les prétendants sont nombreux, de Sylvain Amic, ancien conseiller en charge des musées de Rima Abdul Malak, à Olivia Voisin, directrice du musée des beaux-arts d’Orléans embourbée dans la défense de Louis-Antoine Prat, ou les conservateurs au Louvre Olivier Gabet et Sébastien Allard, dont le profil scientifique est le plus solide… Mais, ici encore, une surprise n’est pas à exclure.
Christophe Leribault, du musée d’Orsay au château de Versailles
12 février 2024
L'éditorial de la semaine
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