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Analyse

Commissaires-priseurs : la nouvelle vague

Dépoussiérer le métier et montrer qu’il est plus qu’actuel, tel est le but d’une nouvelle génération de marteaux qui ont ouvert, en nombre, leurs maisons de ventes. Enquête.

Arthur Frydman
23 février 2024
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La commissaire-priseuse Chloë Collin au marteau. Photo D.R

La commissaire-priseuse Chloë Collin au marteau. Photo D.R

Si l’on en croit la physionomie actuelle des sociétés d’enchères d’après les derniers chiffres du Conseil des maisons de ventes (organisme de régulation de la profession, anciennement dénommé Conseil des ventes volontaires ou CVV), le métier de commissaire-priseur s’offre une petite cure de jouvence. « On constate présentement un rajeunissement du secteur. Sur les 754 commissaires-priseurs habilités à ce jour, 13,6 % ont moins de 35 ans, et ce pourcentage augmente, puisqu’il était de 11,5 % en 2022. Quant à ceux habilités par le CVV depuis le 1er janvier 2023, 60 % ont moins de 35 ans », note Quentin Loiseleur, chargé de la formation des commissaires-priseurs au Conseil des maisons de ventes.

Outre ce rajeunissement bienvenu de la profession, on remarque surtout le désir des jeunes marteaux d’endosser la casquette de chef d’entreprise. L’Hexagone compte aujourd’hui 482 maisons. En l’espace de trois ans, 88 études ont été lancées sur le territoire national, preuve que cette nouvelle vague de commissaires-priseurs dynamiques, trentenaires pour la plupart, a le vent en poupe. Ces professionnels n’ont pas hésité à créer leur propre salle de ventes. Ceci, malgré le véritable parcours du combattant qui les attend (constitution d’un réseau de clients, recherche de lots, etc.), bien que la démarche de création d’un opérateur volontaire se soit simplifiée grâce au système déclaratif et dématérialisé.

« Je souhaite démontrer que cet univers n’est pas vieux jeu et élitiste mais passionnant. On ne le dit pas assez, le commissaire-priseur allie l’amour des objets, de l’art, de l’histoire et des gens. »

Des maisons ont été précurseurs, à l’image de Maison R & C, créée en 2017 à Marseille, puis de Crait + Müller et FauveParis, fondées dans la capitale respectivement en 2016 et 2014. Ces anciennes jeunes pousses ont ouvert la marche à leurs confrères. En 2021, on notait ainsi 12 installations. Ce chiffre a plus que triplé en 2022 avec la création de 39 maisons de ventes comme Maurice Auction (Paris), Icon Auction (Lille et Paris), Farran (Montpellier) ou Art Research Paris (marqué récemment par le départ d’un de ses associés et responsable de la communication, Romain Monteaux-Sarmiento, chez Sotheby’s). L’année 2023 reste un excellent cru avec l’apparition de 37 maisons de ventes. Un constat qui démontre une volonté de la jeune génération de croire au marché français des enchères. Mais pourquoi se lancer et comment?

Acquérir de l'expérience

Certains ont misé sur la prudence et préféré gagner en expérience. « J’ai passé une dizaine d’années à travailler pour différentes études, ce qui m’a permis d’acquérir une certaine autonomie et de bien cerner le métier avant de me lancer. Mes défis ? Trouver des jolis lots et que l’on me fasse confiance », confie Catherine Villemur. À 32 ans, cette dernière a fondé Villemur.art en février 2023 et a tapé ses premiers coups de marteau à Drouot en octobre avec une vacation dédiée aux 90 ans de la compagnie Air France. Même son de cloche pour Pierre-Harald Leducq, formé chez Pierre Bergé & Associés et fondateur de Maison Leducq, dont la vente inaugurale s’est déroulée à l’Hôtel Drouot en juin 2023. « J’ai toujours considéré qu’il fallait engranger de l’expérience et faire ses armes pour ensuite être à son compte. Je ne souhaite pas révolutionner le marché, mais je peux désormais choisir des axes de communication différents, comme réaliser des vidéos promotionnelles sur des œuvres importantes, des interviews ou des teasers [bandes-annonces accrocheuses] des grandes ventes », commente le commissaire-priseur.

De son côté, Chloë Collin, 28 ans, est parmi les plus jeunes commissaires-priseurs de France. Passée par FauveParis et actuellement chez Pierre Bergé & Associés, elle préfère également prendre son temps. Sa casquette d’entrepreneuse, Chloë Collin la déploie avec les outils de sa génération : sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok à travers son compte nommé « lasaintglinglin » (plus de 13000 followers) sur lequel elle raconte l’histoire des objets qu’elle chine. « Je souhaite y dévoiler les coulisses du métier et démontrer que cet univers n’est pas vieux jeu et élitiste mais passionnant. On ne le dit pas assez, le commissaire-priseur allie l’amour des objets, de l’art, de l’histoire et des gens. Nous endossons un rôle social, étant là à des moments souvent difficiles de la vie des personnes qui nous sollicitent. C’est ce que l’on appelle la règle des quatre D : déménagement, décès, dette, divorce », explique-t-elle.

Pierre-Harald Leducq. Photo D.R.

Se faire connaître

D’autres ont décidé de se lancer dans l’inconnu en raison d’une opportunité, à l’instar de Louis-Aloïs Goffart, qui, à 28 ans et après un stage chez maître Delobeau à Amiens, a repris l’hôtel des ventes de Dieppe où officiait maître Giffard, parti à la retraite. « J’étais désireux de me rapprocher de mes attaches familiales dans une localité où il y a de beaux dossiers. Pour aller les chercher, il faut évidemment donner de sa personne, être pédagogue et se faire connaître. C’est à la fois un challenge permanent et la découverte d’un nouveau métier, celui d’entrepreneur », confie Louis-Aloïs Goffart, dont la première vente, le 25 novembre 2023, comprenait des œuvres signées Pablo Picasso, Eugène Boudin ou Louis Majorelle.

Se faire connaître, c’est justement l’une des principales difficultés de ces jeunes commissaires-priseurs. Pour ceux ayant fait le choix de Paris, et au-delà de la communication souvent efficace sur les réseaux sociaux, Drouot demeure une vitrine incontournable et historique, d’autant plus que, depuis 2021, la règle qui imposait la détention d’actions afin de pouvoir opérer au sein de l’Hôtel a été supprimée. « Cette libération a beaucoup aidé et nous permet d’être à l’endroit où il faut être, sans oublier les réseaux sociaux de Drouot et la Gazette. Cela a un coût mais ça paye », précise Pierre-Harald Leducq. « Nous surfons sur l’image de Drouot qui reste un lieu magique et unique. La structure nous accompagne au moment du lancement, sur la communication ou pour les expositions, ce qui est un vrai plus », conclut Catherine Villemur. Ou comment rapprocher une vieille institution et la nouvelle génération.

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