Réalisée en collaboration avec la galerie Wilde (Genève, Bâle, Zurich), cette exposition se tient dans un nouveau lieu, l’espace PROJECKT, situé dans le bas de la ville de Bruxelles, sur la même artère que Cloud Seven et la galerie Christophe Gaillard. Cet espace non commercial a été créé à l’initiative de Philippe et Charles Kaisin, le designer belge et créateur d’événements. L’endroit est en effet conçu pour pouvoir accueillir des résidences comme des expériences dînatoires, son programme d’expositions étant lui basé sur des projets d’artistes, comme l’indique son nom.
Adel Abdessemed est le premier artiste invité. Le sens de l’image et la puissance des matières – de grands dessins au graphite sur papier simplement punaisés aux murs et des sculptures – confèrent à l’ensemble présenté une évidence tactilité accompagnée d’une ambiguë impression d’attirante et de répulsion. Le danger sourd à chaque image, particulièrement de celles associant pigeons et bâtons de dynamite, comme en écho sans fard et sans pincette aux menaces et risques qui pèsent sur nos sociétés occidentales depuis plusieurs années maintenant. Il y a quelque chose de fascinant, à notre corps défendant, dans cette suggestion sublimée de la violence où la colombe de la paix se voit à nouveau supplantée par le pigeon de guerre. Son statut historique de porteur de messages (secrets) au service de l’homme est ici détourné, de manière allégorique, en potentiel dynamiteur terroriste passant à travers les lignes.
« Adel Abdessemed », jusqu’au 19 juin 2024 (ouvert pendant la foire Art Brussels), PROJECKT, 38 quai du Commerce, 1000 Bruxelles