Alors que le président de la République Emmanuel Macron effectue une visite d’État de trois jours en Arabie saoudite, le Centre Pompidou a annoncé une donation de 50 millions d’euros par le royaume pour le financement de ses travaux, dans le cadre de l’accord intergouvernemental signé avec la France en 2018.
« Je me réjouis de l’accord signé ce jour par la ministre de la Culture, Rachida Dati, et son homologue saoudien, le Prince Bader bin Abdullah bin Farhan Al Saud. Cet apport vient renforcer le partenariat du Centre Pompidou avec la Commission royale d’AlUla et constitue une contribution très significative au financement du projet "Centre Pompidou 2030" », a déclaré Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou, le 3 décembre.
Dans le cadre de ce partenariat, mis en place dès le 27 novembre 2023 à la suite de la signature le 10 avril 2018 d’un accord intergouvernemental entre la France et l’Arabie saoudite, le Centre Pompidou apporte son expertise scientifique et technique au développement d’un musée d’art contemporain sur le site nabatéen d’AlUla, qui ouvrira en 2027.
Cette donation de la Commission royale pour AlUla (The Royal Commission for AlUla, RCU) porte les recettes déjà acquises par le Centre Pompidou pour son projet de rénovation « Centre Pompidou 2030 » à 408 millions d’euros – soit 87 % du financement total. Outre 262 millions d’euros pris en charge par l’État, 146 millions d’euros proviennent notamment de projets internationaux et de recettes issues de partenariats, dont l’apport de l’Arabie saoudite.
Après validation de l’Avant-Projet Détaillé par l’État au printemps 2025, ces financements permettront de lancer dans sa globalité le chantier porté par les maîtres d’œuvre AIA et Moreau/Kusunoki/Escobedo, et dont la maîtrise d’ouvrage déléguée est assurée par l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (OPPIC).
Quelque 60 millions d’euros restent à trouver pour financer la muséographie, sous maîtrise d’œuvre du Centre Pompidou. La campagne de levée de fonds se poursuit jusqu’en 2028. Aucune subvention complémentaire en fonctionnement ne sera nécessaire pendant la période de fermeture, précise le musée.
Cette annonce intervient alors que la France et l’Arabie saoudite ont signé, dans le cadre de ce voyage officiel du président français, dix accords de coopération culturelle concernant le patrimoine, les musées, les bibliothèques, l’archéologie, le cinéma et la formation. L’Institut national de recherche archéologique préventive (INRAP) apportera ainsi son expertise dans le cadre du projet de la nouvelle ville de Qiddiya ; le Centre des monuments nationaux (CMN) contribuera à la valorisation des sites patrimoniaux ; la rénovation de palais royaux fera elle aussi l’objet d’un accompagnement. Parmi les autres projets, le futur musée de la photographie à Riyad bénéficiera du savoir-faire hexagonal en matière de muséographie, ainsi que de l’appui de plusieurs institutions spécialisées dans le médium, notamment l'École nationale supérieure de la photographie (ENSP) d’Arles ; le New Arts Museum consacré aux nouvelles technologies à Riyad sera épaulé par l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI - Les Ateliers) ; les musées saoudiens seront aidés pour leurs boutiques-librairies par le GrandPalaisRmn, ainsi que les bibliothèques saoudiennes par la Bibliothèque nationale de France (BnF) pour la numérisation, la restauration et la conservation de leurs collections ; le Centre national du Cinéma et de l’Image animée (CNC) travaillera enfin sur la production et des films d’animation avec la Commission saoudienne du film.
« La France apporte ainsi le meilleur de son expertise culturelle, un savoir-faire et des métiers d’art, qui participent du rayonnement de la France à travers le monde », se félicite dans un post sur X la ministre de la Culture Rachida Dati, locataire de la Rue de Valois en sursis, alors qu'est annoncée la chute du gouvernement Barnier, visé par des motions de censure déposées par la coalition de gauche NFP et le parti d’extrême droite RN.