Important mécène, la Fondation Calouste Gulbenkian fut créée à Lisbonne en 1956 par la volonté du milliardaire d’origine arménienne Calouste Sarkis Gulbenkian (1869-1955), qui avait fait souhait par ce biais dans son testament de soutenir les arts. L’ensemble exceptionnel de pièces réunit par le collectionneur trouve un écrin brutaliste dans la capitale du Portugal en 1969, un complexe muséal qui s’est renforcé en 2024 avec l’extension du CAM – Centro de Arte Moderna Gulbenkian signée de l’architecte japonais Kengo Kuma. La collection d’art ancien avait fait l’objet en 2022 d’une exposition à Paris dans le cadre de la Saison France - Portugal dans la collection Al Thani à l’Hôtel de la Marine. Intitulée « Gulbenkian par lui-même : dans l’intimité d’un collectionneur », elle réunissait 90 œuvres d’art extraordinaires.
Mais le lien avec la France est plus ancien. Dès 1960, des œuvres de la collection sont exposées dans l’ancien hôtel particulier du magnat du pétrole, avenue d’Iéna, dans le 16e arrondissement de la capitale. Enfin, en 1965, la Fondation Calouste Gulbenkian crée sa Délégation en France, inaugurée par le ministre des Affaires culturelles d’alors, un certain André Malraux ! C’est cet anniversaire des 60 ans de la Fondation Calouste Gulbenkian - Délégation en France qui est célébrée en 2025.

Mónica de Miranda, Path to the Stars, 2022, video HD, video still-2022. Présenté au Jeu de Paume, Paris.
Tout au long de cette année, un riche programme va se déployer sur tout le territoire national pour promouvoir la création portugaise, dans de multiples champs de la culture. Le volet spectacle vivant est particulièrement étoffé, avec des soutiens à des projets au Parc des Enclos Calouste Gulbenkian à Deauville, pour le spectacle d’ouverture du Festival d’Avignon, au Théâtre de la Ville, au Festival d’Automne, à Paris, ou pour le centenaire de Pierre Boulez. Dans le domaine des arts visuels, la fondation soutient six résidences : le programme d’artiste associé.e Le Magasin Cnac à Grenoble ; Résidence Engagée x Thanks For Nothing ; Résidence curatoriale x Collection Lambert ; Résidence curatoriale x Cité Internationale des Arts (Édition #3) ; Résidence artistique x Luma Arles (Édition #2) ; et Cromo - Cité des Arts x Camões – Centre culturel portugais à Paris. La fondation a aussi lancé en début d’année un appel à candidature dans le but de « soutenir l’art portugais au sein des institutions artistiques françaises et renforcer la visibilité de la création portugaise en France ». L’an dernier, elle avait par exemple apporté son aide à Mónica de Miranda qui participait à l’exposition « Paysages mouvants » au Jeu de Paume, ou à la première monographie en France de l’artiste Ana Vidigal au Centre de Création Contemporaine Olivier Debré (CCCOD), à Tours. Elle a encore lancé le Prix Art Ensemble, en partenariat avec le Centquatre, pour inciter les artistes à travailler à des projets collaboratifs, à l’exemple de celui de l’artiste Laure Prouvost avec Sarah Montero, maître de conférences en géographie sociale à l’Université Bordeaux. Très active, la Fondation Calouste Gulbenkian n’en finit pas de tisser des liens entre la France et le Portugal.