Comme il est d’usage, l’artiste représentant la France à la Biennale de Venise choisit le ou la commissaire de son exposition. Yto Barrada, désignée en novembre 2024, a choisi Myriam Ben Salah pour assurer le commissariat de son projet en 2026, a annoncé l’Institut français.
Commissaire d’exposition franco-tunisienne, Myriam Ben Salah est, depuis 2020, directrice et commissaire en chef de la Renaissance Society à Chicago. Elle y a notamment organisé les expositions personnelles d’Alex Ayed, Neïl Beloufa, Meriem Bennani, Aria Dean, Dala Nasser, Diane Severin Nguyen, Lydia Ourahmane, Jordan Strafer et Wakaliga Uganda. En 2020, elle a coorganisé la biennale « Made in L.A. » au Hammer Museum à Los Angeles. Auparavant, elle a été rédactrice en chef du magazine Kaleidoscope (2016-2020) et chargée de projets spéciaux ainsi que de programmation culturelle au Palais de Tokyo à Paris (2009-2016). En 2018, elle a été la commissaire invitée de la 10e édition de l’Abraaj Group Art Prize à Dubaï où elle a collaboré avec l’artiste Lawrence Abu Hamdan. Elle siège au comité scientifique du Mudam (Luxembourg) ainsi qu’au comité de production et d’acquisition de la Hartwig Art Production / Collection Fund.
« Je suis heureuse que Myriam Ben Salah ait accepté d’être la commissaire du Pavillon français pour la Biennale de Venise 2026 car c’est une voix singulière qui m’inspire depuis de nombreuses années, a déclaré Yto Barrada pour justifier ce choix. De ses premières expériences au Palais de Tokyo et à la tête du magazine Kaleidoscope, à la coorganisation de la biennale Made in L.A., jusqu’à la direction de la Renaissance Society à Chicago, elle a su défendre avec constance des artistes de différentes générations, tout en inscrivant des propositions audacieuses dans des contextes concrets. Les artistes la considèrent comme une alliée de confiance ; les institutions s’appuient sur elle pour porter des expositions engagées et exigeantes. Son travail de commissaire, ses textes et ses prises de parole publiques témoignent d’une pensée profondément tournée vers les artistes, ancrée dans la rigueur et l’intégrité. »
« C’est un privilège de collaborer avec Yto, a réagi Myriam Ben Salah, à propos de sa future collaboration avec l'artiste. Son regard poétique et incisif remet en cause tout ce que l’on tient trop souvent pour acquis en matière de géographies, de canons artistiques et de perspectives historiques. Elle est une source intarissable de microhistoires, qu’elle aborde avec une précision désarmante. Sa générosité intellectuelle se déploie dans les nombreuses initiatives qu’elle a lancées en parallèle de sa pratique – de la Cinémathèque de Tanger à un jardin de teintures, en passant par la mise en lumière des archives de l’artiste Bettina. Je suis convaincue que ce pavillon transformera notre approche de la culture. Nos trajectoires présentent d’étonnantes similitudes : toutes deux issues de familles façonnées par l’histoire politique, les luttes syndicales et l’exil, entre l’Afrique du Nord, la France et, plus tard, les États-Unis. C’est ce point de vue commun qui nourrit aujourd’hui la convergence de nos visions. »
Le Pavillon français de l’Exposition internationale d’art – La Biennale di Venezia est mis en œuvre par l’Institut français, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture. L’exposition d’Yto Barrada sera présentée du 9 mai au 22 novembre 2026.