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Editorial
Actualité

Massy se prépare à accueillir le Centre Pompidou Francilien

Philippe Régnier
7 juillet 2025
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Rachida Dati entourée des participants à la visite de chantier du Centre Pompidou Francilien - Fabrique de l’Art à Massy le mercredi 2 juillet 2025. Photo : Philippe Régnier

Rachida Dati entourée des participants à la visite de chantier du Centre Pompidou Francilien - Fabrique de l’Art à Massy le mercredi 2 juillet 2025. Photo : Philippe Régnier

L'éditorial de la semaine

La semaine de l'art vue par le directeur de la rédaction de The Art Newspaper France.

L’un va fermer, l’autre va ouvrir. Alors que le bâtiment iconique à Paris de Renzo Piano et Richard Rogers accueillera ses derniers visiteurs le 22 septembre avant de se lancer dans un vaste chantier, le Centre Pompidou Francilien - Fabrique de l’Art poursuit ses travaux à Massy (Essonne) pour ouvrir à l’automne 2026. Le gros œuvre est achevé, avec ses volumes spectaculaires, une longueur quasi identique à son grand frère parisien, pour une hauteur deux fois moindre. Casque vissé sur la tête, la ministre de la Culture Rachida Dati a fait une visite du chantier le mercredi 2 juillet 2025 en compagnie de Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne, Grégoire de Lasteyrie, président de la Communauté d’agglomération Paris-Saclay, et Nicolas Samsoen, maire de Massy. Pilotés par l’architecte des lieux, Philippe Chiambaretta, de l’agence PCA-STREAM, les visiteurs ont découvert les différents espaces « bruts de décoffrage » qui deviendront à terme les réserves et une cafétéria au rez-de-chaussée, des salles d’exposition et des ateliers pédagogiques innovants pour les enfants au premier étage, et un grand belvédère de 1 500 mètres carrés accessible à tous au deuxième et dernier étage du bâtiment, et relié au niveau inférieur par un escalier en bois évoquant la chenille parisienne. L’architecte, qui a reçu l’aval de Renzo Piano pour ces clins d’œil, a orienté l’édifice vers le lac adjacent, imaginant un balcon pour permettre aux visiteurs de le contempler. En opposition à la piazza minérale s’étendant devant le Centre Pompidou parisien, sa déclinaison francilienne s’ouvre sur un paysage naturel, avec plan d’eau et arbres. Poursuivant le parallèle, le maire de Massy, Nicolas Samsoen, a même lancé, en cours de visite, l’idée d’installer autour du lac des sculptures de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, en écho à la Fontaine Stravinsky à Paris…

Contrairement au programme initial, le premier niveau permettra donc de stocker les œuvres. « Un bâtiment qui accueille les réserves du Centre Pompidou et du musée national Picasso-Paris, c’est à la base un coffre-fort étanche qui va contenir entre 150 000 et 200 000 œuvres d’art et chefs-d’œuvre des XXe et XXIe siècle, nous précise Philippe Chiambaretta. Cela exige un travail de classement par poids, volume, fragilité qui a été préparé en amont par le Centre et nous a conduits à décomposer les réserves en différentes zones. Avec des résistances en poids différentes, des hauteurs différentes, mais partout des conditions de protection maximales : température, humidité, effraction, incendie, inondations, tout cela doit être contrôlé. S’y ajoutent les différents ateliers de restauration des œuvres, les zones de réception, d’ouverture des caisses, d’emballages pour les prêts, etc. Pour optimiser le volume, le coût, la matière, nous avons conçu une sorte de matrice tridimensionnelle de 9 mètres de côté, dans laquelle nous avons rentré tout le programme, comme un immense jeu de Tetris ».

Vue d’artiste du futur Centre Pompidou Francilien - Fabrique de l’Art à Massy. © PCA-STREAM

La présence de tous ces élus autour de la ministre de la Culture s’explique par l’importante contribution des collectivités territoriales qui ont soutenu la construction du Centre Pompidou Francilien, à hauteur de 42 millions d’euros, soit 40 % du budget de la construction. Bénéficiant d’une enveloppe globale de 105 millions d’euros (hors taxes), le projet est financé selon « le modèle d’un marché de partenariat qui permet de [le] réaliser sans demander de subvention au ministère à un moment où celui-ci subventionne de manière importante le projet de restauration du Centre Pompidou et de lisser sur 25 ans le budget consacré au projet par le Centre Pompidou », selon Beaubourg. Du côté du fonctionnement, le Centre Pompidou Francilien nécessitera environ 6 % du budget annuel du Centre Pompidou pendant 25 ans.

Certes, le nouveau complexe ne sera pas le premier établissement national culturel à s’implanter dans le Grand Paris. Le site des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) est ouvert depuis 2013 et propose actuellement l’exposition permanente « Les archives explorent le temps ». Mais le Centre Pompidou Francilien sera un équipement hors du commun en banlieue. La ministre, toujours très attachée à attirer les publics éloignés de la Culture et à renforcer le maillage territorial, notamment avec sa politique en direction de la ruralité, l’a martelé le 2 juillet. « On pourrait avoir le plus beau Pompidou du monde mais si les habitants de Massy n’y vont pas, ça ne marchera pas », a déclaré sur le chantier Rachida Dati. Philippe Chiambaretta a de son côté insisté sur les lieux de convivialité prévus, dont certains, comme la terrasse, n’étaient pas inclus dans le programme initial du concours, et qui permettront d’organiser des réceptions, des projections sur un grand mur de 9 mètres de haut… Un autre écran géant, installé en façade, permettra aussi de diffuser du contenu que le public pourra regarder en étant installé sur les pelouses devant le Centre.

Ce nouveau lieu a été conçu au départ pour répondre à l’extraordinaire augmentation du nombre d’œuvres dans la collection du musée national d'Art moderne, passé d’environ 16 600 œuvres à l’ouverture du Centre Pompidou en 1977 à plus de 125 000 numéros aujourd’hui, selon Xavier Rey, directeur de l'institution. Dans ce contexte, l’État va-t-il continuer à soutenir la politique d’acquisition de l’institution ? « Oui », a affirmé sans ambiguïté Rachida Dati, déclarant vouloir en faire le levier pour une diffusion plus importante des artistes de la scène française à l’international. Des œuvres qui partiront de Massy, des réserves du Centre Pompidou Francilien, pour aller rayonner dans le monde.

EditorialCentre Pompidou MassyPhilippe ChiambarettaRachida DatiCentre PompidouMusée national Picasso-ParisXavier Rey
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