Comment vivez-vous personnellement ce confinement ?
C’est une période très particulière. Comme tout le monde, je reste confinée et ne sors que pour les courses et assurer une veille dans les bureaux du musée en alternance avec l’équipe. Je lis aussi beaucoup et je continue à travailler sur les projets à venir, tout en prenant régulièrement des nouvelles de mes proches, de mon équipe, des artistes avec lesquels nous avons travaillé…
Comment le Nouveau Musée National de Monaco s’est-il organisé ?
La fermeture de la Villa Paloma a été effective, conformément aux mesures prises par le Gouvernement Princier, dès le dimanche 15 mars. Dès la semaine qui a suivi, l’ensemble de l’équipe s’est organisé pour, autant que possible, prioriser le télétravail. Bien entendu, une veille technique demeure, pour la Villa Paloma comme pour la Villa Sauber.
Sur quels projets travaillez-vous pendant cette période ?
L’ensemble de l’équipe reste mobilisé, aussi bien sur les projets en cours que ceux à venir. Nous devions ouvrir une exposition en avril, une autre en juillet. Le contexte sanitaire nous a obligés à revoir ce calendrier. Et d’ores et déjà, même si nous ne savons pas encore quand nous serons en mesure à nouveau d’accueillir du public, l’exposition présentée à la Villa Paloma « Variations. Les Décors lumineux d’Eugène Frey présentés par João Maria Gusmão » (commissaire : Célia Bernasconi) sera prolongée jusqu’au 30 août (contre une date initiale de fermeture prévue au 20 mai).
Ainsi l’exposition « Artifices instables, Histoires de céramiques » (commissaire : Cristiano Raimondi) se tiendra à la Villa Sauber du 23 septembre 2020 au 31 janvier 2021 tandis que l’exposition « Shimabuku » (commissaire : Célia Bernasconi) aura lieu à la Villa Paloma du 14 octobre 2020 au 21 février 2021. Bien entendu, ce calendrier est encore susceptible d’évoluer.
Quels dispositifs avez-vous mis ou allez-vous mettre en place pour rester en contact avec le public ?
Dès le début de la période de confinement, nous avons choisi de garder le contact avec notre public par le biais de nos réseaux sociaux, Facebook et Instagram. Nous proposons bien sûr des contenus liés à l’exposition présentée actuellement à la Villa Paloma, pour que le public puisse malgré la situation en profiter et en apprendre plus sur les œuvres exposées.
Nous mettons également en avant la collection permanente du NMNM, que le public connaît sans doute moins, en créant des publications consacrées à des œuvres acquises ces dernières années par le musée, comme celles de Camille Henrot, Tarek Atoui, Hubert Duprat, Lucy McKenzie ou encore Bertrand Lavier.
Par ailleurs, le département des publics propose régulièrement des ateliers à faire en famille à la maison et travaille à la mise en ligne des captations de certaines rencontres, conférences et performances passées.
Qu’est-ce que cette période augure pour la suite selon vous ?
Je ne saurais pas vous répondre précisément, je ne suis malheureusement pas devin… Mais, je m’adapterai à la nouvelle vie comme tout un chacun sachant que je me sens privilégiée d’exercer un travail passionnant, et je compte sur notre milieu artistique pour reprendre son activité avec encore plus de force et de conviction, en espérant que le virus disparaisse et ne laisse pas trop de traces. On sait malheureusement que certains artistes, galeries, institutions dans le monde sont dans une situation critique, et il faut souhaiter que tous puissent y trouver une issue favorable.