Le milliardaire de Hongkong, collectionneur et promoteur immobilier Adrian Cheng, 42 ans, vient d’annoncer son intention d’ouvrir un vaste complexe culturel et commercial en Chine continentale.
Le coût de ce projet baptisé K11 ECOAST s’élèverait à 1,4 milliard de dollars. Il s’étendrait sur plus de 220 000 mètres carrés. Situé sur le front de mer de Shenzhen, dans la région en plein essor du sud-est de la Chine, le complexe devrait ouvrir en 2024 et comprendre un espace artistique polyvalent, un immeuble de bureaux et une promenade.
Développé conjointement par Cheng’s New World Development Company Limited à Hongkong et China Merchants Shekou Holdings à Shenzhen, ce projet de bord de mer s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement chinois pour transformer la région de la Grande Baie, qui comprend neuf mégapoles du sud de la Chine, telles que Guangzhou et Shenzhen, en hubs artistiques et commerciaux d’ici 2035. Parmi les grandes ambitions du promoteur milliardaire, il souhaite faire du K11 ECOAST une nouvelle référence culturelle et créative de la région de la Grande Baie.
Le futur complexe n’est pas la première incursion immobilière d’Adrian Cheng en Chine. Le collectionneur d’art, qui figure sur la liste Power 100 d’ArtReview depuis 2014, a lancé le K11 en 2008 : un ensemble de centres commerciaux à Hongkong et en Chine continentale, qui associent l’art et le commerce en accueillant des expositions à grande échelle dans des espaces autour des magasins. L’un de ses premiers projets a été le Shanghai K11 Art Mall, qui a ouvert ses portes en juin 2013.
Un an auparavant, cet héritier de l’immobilier avait repris les rênes du conglomérat familial, New World Development, avec l’intention de suivre une nouvelle stratégie pour l’entreprise, en commandant pour ses résidences de luxe des œuvres à des artistes et à des artisans d’art.
Dans une ville qui dépend fortement de la finance et de l’immobilier pour sa croissance, New World Development serait l’une des cinq plus grandes sociétés immobilières à Hongkong, toutes étant détenues par les familles les plus riches de la ville, lesquelles totalisent une fortune de 125 milliards de dollars, soit un tiers du PIB de la ville.
En 2019, Cheng a porté son mariage de l’art et du commerce de détail à un tout autre niveau avec le réaménagement – pour un coût de 2,6 milliards de dollars – de Victoria Dockside sur le front de mer de Tsim Sha Tsui à Hongkong, avec pour point fort le K11 MUSEA.
Surnommé « la Silicon Valley de la culture » par son fondateur, le K11 MUSEA illustre parfaitement l’approche d’Adrian Cheng, qui consiste à apporter les arts et la culture – installations, expositions, événements pop-up et projections de films mettant en scène des créateurs locaux et internationaux de renom – à une destination unique de vente au détail et d’art de vivre.
Comme pour le K11 MUSEA, Cheng impliquera à un large éventail d’artistes et d’architectes de premier plan dans le cadre du K11 ECOAST. L’architecte britannique David Chipperfield, l’agence OMA de Rem Koolhaas et l’architecte japonais Sou Fujimoto ont été invités à travailler sur cet immense complexe. Des œuvres d’art réalisées par des artistes de Chine et d’autres pays du monde seront exposées dans divers espaces du K11 ECOAST, les premiers noms cités étant ceux de l’artiste britannique Phyllida Barlow et la Polonaise Monika Sosnowska.