Historien et théoricien de l’image, spécialiste du Moyen Âge, de la Renaissance et de l’anthropologie de l’art, Hans Belting, né le 7 juillet 1935 à Andernach (Rhénanie-Palatinat), est mort le 10 janvier 2023 à Berlin. Après des études byzantines à Mayence, où il soutient son doctorat en 1959, il devient professeur d’histoire de l’art en 1970 à l’université de Heidelberg, puis à l’université de Munich en 1980. De 1992 à 2002, il dirige à Karlsruhe l’école doctorale Fach Kunstwissenschaft und Medientheorie [Science de l’art et théorie des médias] au sein de la Staatliche Hochschule für Gestaltung (HfG), dont il est le cofondateur. L’institution a accueilli, entre autres illustres enseignants, Peter Sloterdijk et Bruno Latour. Devenu professeur honoraire, Hans Belting y anime The Project Global Art and the Museum. Professeur invité, il est intervenu à Harvard et à la Columbia University aux États-Unis ou à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris.
Francophone, il a également occupé la chaire européenne au Collège de France de 2002 à 2003, avec un cours intitulé « L’histoire du regard. Représentation et vision en Occident ». « L’anthropologie de l’image se propose de réfléchir sur une définition nouvelle et étendue de l’image, tant au sens interculturel qu’historique […], déclarait-il en conclusion de son enseignement. Ce qu’est le regard occidental peut être révélé par la comparaison des cultures d’une part et à travers l’histoire des représentations et de la culture occidentales d’autre part. » Non sans rendre hommage à son mentor : « Le point d’orgue de ce cycle fut l’entrée en scène de Jean-Pierre Vernant, qui synthétisa ses longues recherches historiques et anthropologiques sur l’image dans la culture de la Grèce antique, d’une façon qui suscita l’enthousiasme général du public. Je ne pouvais que rappeler, dans ma conclusion, que j’avais ici présenté mon propre maître, qui me faisait l’honneur de revenir au Collège à l’occasion de mon séminaire. »
Entre 2004 et 2007, Hans Belting a dirigé l’Internationale Forschungszentrum Kulturwissenschaften an der Kunstuniversität Linz (IFK) à Vienne, en Autriche.
Auteur de nombreux articles et ouvrages, il s’est fait connaître du grand public avec la parution de son essai L’histoire de l’art est-elle finie ? (1983). Il est, en outre, l’un des coauteurs d’une introduction remarquée à l’histoire de l’art, sous le titre Kunstgeschichte : eine Einführung (1986, revue et augmentée sept fois depuis), avec Heinrich Dilly, Wolfgang Kemp, Willibald Sauerländer et Martin Warnke.