Cyrano de Bergerac, François Vatel, Obélix ou encore Auguste Rodin. Gérard Depardieu a campé nombre de rôles, étant sans aucun doute, l’un des interprètes les plus capés du cinéma français. Les 26 et 27 septembre 2023 à Drouot, l’étude Ader – qui, en 2019, avait pris en charge la liquidation du restaurant de Gérard Depardieu, La Fontaine Gaillon – met à présent à l’encan sa collection d’art. Au générique ? Quelque 250 tableaux, dessins et sculptures d’une valeur totale estimée de 3 à 5 millions d’euros. Une estimation qui sera probablement dépassée du fait de la provenance des lots, à l’instar de la vente de la collection d’Alain Delon, le 22 juin 2023 chez Bonhams Cornette de Saint Cyr, qui a doublé son estimation basse.
UN ENSEMBLE NON FIGÉ
Les objets proposés aux enchères proviennent tous de son hôtel particulier parisien de la rue du Cherche-Midi. « L’intérêt de cette vacation réside dans son côté intime et intérieur d’artiste. Gérard Depardieu vit au quotidien avec sa collection à la spécificité unique. En effet, les tableaux ne sont pas accrochés au mur, mais posés au sol, parfois sans cadre, ainsi que sur des chevalets. Il n’y a aucune hiérarchie, les œuvres bougent au gré de son humeur », note le commissaire-priseur Xavier Dominique de la maison de ventes Ader. Surtout, l’acteur ne s’attache pas à un style ou à un mouvement, mais fonctionne à l’instinct lorsque la matière et un artiste lui parlent. « Cette sensibilité est touchante, d’autant plus que son rapport à l’art est complexe. Pour lui, il est dur de vivre face à une œuvre et d’y être confronté d’où sa volonté d’avoir une collection volante et non figée », ajoute le commissaire-priseur.
Au sein de l’ensemble, l’abstraction tient une belle place avec des pièces signées Alberto Giacometti, Ossip Zadkine, Marcel Duchamp, Olivier Debré, Gérard Schneider, Odilon Redon ou encore Hans Hartung – dont Composition T1971-E20, une acrylique sur toile de 1971 (est. 50 000-80 000 euros). Figurent également trois sculptures d’Auguste Rodin, acquises par Gérard Depardieu après qu’il a interprété le sculpteur au cinéma en 1987.
L’obsession de l’acteur pour la matière s’illustre avec vingt-trois toiles d’Eugène Leroy (est. 30 000 et 50 000 euros chacune), tandis que sa passion pour le trait est révélée chez Henri Michaux, Louis Marcoussis ou Alexander Calder (dont L’Étoile, une gouache attendue entre 60 000 et 80 000 euros).
À noter également, le clou de la vacation : L’Homme qui marche, un tirage en bronze de 1961 par Germaine Richier (est. 500 000-800 000 euros). -Enfin, La Vache jaune, un tableau abstrait de 1959 par Niki de Saint Phalle (est. 50 000-80 000 euros) ou encore un bronze colossal du sculpteur sénégalais Ousmane Sow (est. 60 000 - 80 000 euros).
-
« Collection Gérard Depardieu », 26 et 27 septembre 2023, Ader, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris.