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Critique

L'art à la photocopieuse

L’historienne d’art Judith Delfiner explore un corpus inédit de xérographies de Jay DeFeo.

Guitemie Maldonado
25 mai 2024
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Judith Delfiner, Jay DeFeo. Études xérographiques, Bruxelles, La Part de l’Œil, 2023, 424 pages, 36 euros.

Judith Delfiner, Jay DeFeo. Études xérographiques, Bruxelles, La Part de l’Œil, 2023, 424 pages, 36 euros.

De l’artiste californienne Jay DeFeo (1929-1989), on connaît principalement The Rose, cette sculpture monstre et monde à laquelle elle a travaillé entre 1958 et 1966. On sait moins qu’elle a ensuite pratiqué la photographie, à partir de 1970, avant de la délaisser au profit de la xérographie, dont elle a exploré les possibilités de 1975 à sa mort. C’est à ce corpus inédit de quelques centaines de compositions que Judith Delfiner, spécialiste de l’héritage dadaïste après la Seconde Guerre mondiale et des contre-cultures aux États-Unis, consacre une étude aussi fouillée que stimulante. Non seulement elle donne à voir, par de nombreuses reproductions, ce corpus singulier d’« études xérographiques », soit ce que l’on nomme couramment des photocopies, réalisées par électrophotographie, mais elle les replace également, tant dans l’œuvre foisonnante de l’artiste qu’en regard de celles de ses contemporains. De cette première monographie en français dédiée à Jay DeFeo émerge, qui plus est, un « objet théorique complexe », dont l’historienne d’art déploie toutes les implications, nombre de références à l’appui.

Judith Delfiner consacre une étude aussi fouillée que stimulante [aux « études xérographiques » de Jay DeFeo].

Un usage original du média

Judith Delfiner écrit à n’en pas douter un chapitre de plus de l’histoire des images techniques et des médias. L’usage de ce procédé de reproduction mécanique et bureautique pour fabriquer des images uniques, des originaux d’apparence archaïque, convoque nombre de questions spécifiques à l’histoire de l’art. Sont abordés l’ombre et l’origine de la représentation à laquelle elle est associée, l’empreinte et ce qu’elle met en jeu de tactilité et de création à tâtons, en passant par les mouvements propres à l’œuvre de Jay DeFeo. À ce propos, l’artiste évoquait une « attitude circulaire » passant par le retour et l’auto-engendrement de motifs, dont logiquement celui de la boucle, signalant un rapport particulier au temps, envisagé autant dans son passage que dans ses cycles. Prenant en outre le parti d’insister sur les liens qu’elle entretient avec une génération de femmes à la recherche de moyens d’expression personnels (Pati Hill en particulier), plutôt que sur ses relations avec la Beat Generation, et distinguant son usage d’autres purement reprographiques, de la xérographie des artistes conceptuels (sur le modèle du Xerox Book entrepris par Seth Siegelaub), Judith Delfiner apporte une contribution particulièrement éclairante aux reconfigurations qui travaillent actuellement l’histoire de l’art.

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Judith Delfiner, Jay DeFeo. Études xérographiques, Bruxelles, La Part de l’Œil, 2023, 424 pages, 36 euros.

LivresJay DeFeoJudith DelfinerSeth SiegelaubÉditions La Part de l'Œil
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