Le 3e Nouveau Printemps de Toulouse se déroulera cette année, du 23 mai au 22 juin. « Le Festival, comme l’a expliqué le 5 février, lors d’une présentation à la Fondation Cartier, à Paris, sa présidente, Eugénie Lefebvre, continue de tracer sa route, fidèle aux valeurs et convictions qui l’animent depuis sa réinvention, en l’occurrence : être un écho du présent et des grandes transformations et transitions de notre temps. Notre but est d’avancer dans une démarche plus durable, plus inclusive et plus responsable ». Le budget de la manifestation, lui, devrait ne pas varier. « Comme l’an passé, nous disposons de 1 million d’euros. Même si certaines institutions, comme le département, ont baissé leur dotation, nous atteindrons ce budget quitte à aller le chercher avec les dents ! », assure la présidente.
À l’instar de l’année dernière, le quartier sélectionné pour y présenter les expositions est double : Saint-Sernin/Arnaud Bernard, sis au Nord de la place du Capitole, autour de la splendide basilique romane de Saint-Sernin. « Je ne connaissais pas le Festival auparavant, avoue Kiddy Smile. J’essaie d’emmener les gens de ma communauté dans des espaces où l’on n’est pas forcément présent, comme l’art contemporain. C’est une occasion, pour moi, d’y entraîner des artistes qui sont légitimes à cet endroit-là. Cela a été très compliqué de choisir, car il y a plein de gens talentueux. J’aurais voulu les prendre tous ! » Titre de son opus : « Une constellation de liens pour dire l’amour et les familles ».
L’édition 2025 rassemblera 39 artistes – dont 10 jeunes diplômés de l’Institut supérieur des arts et du design de Toulouse –, 14 nouvelles créations et 4 projets dans l’espace public, dont les photographies de la série Uprooting d’André Atangana. Seront, pour l’occasion, investis dix lieux, dont le grand hall de l’Université Toulouse-Capitole, la chapelle des Carmélites ou les artist-run spaces Lieu-Commun et Inessential Space.
Concoctée par Yandé Diouf, directrice de projets au Centre Pompidou, une grande exposition collective intitulée « Faire Famille » fera place à des pièces qui « donnent voix aux récits issus de ce que la norme qualifie de périphéries ou de marges », œuvres d’artistes comme Malala Andrialavidrazana, Alice Diop ou Brandon Gercara. Outre une majeure partie dans le sous-sol du musée d’archéologie Saint-Raymond, « Faire Famille » se disséminera également dans cinq autres lieux du quartier.

Je veux yn presidol, photogramme. Copyright Victor Zébo & H-Alix Sanyas, 2024. Camille Circlude de BBB
Les présentations monographiques seront elles aussi légion, qu’il s’agisse de Ndayé Kouagou – l’installation vidéo Ici et ailleurs au Centre culturel Bellegarde –, de Raphaël Barontini – une œuvre textile monumentale dans la salle principale de lecture de la Bibliothèque d’étude et du patrimoine –, ou d’H-Alix Sanyas – l’installation vidéo et graphique Je veux Yn Présidol dans la salle d’exposition de l’École nationale supérieure d’audiovisuel de Toulouse.
Dans cette programmation foisonnante, Kiddy Smile, lui, ne s’oublie pas, mais c’est pour la bonne cause : « J’ai fait énormément de choses artistiquement parlant et certaines personnes me disent encore "On ne comprend pas ce que tu fais". Je me suis donc invité moi-même ! » Il interviendra dans la Chapelle des Cordeliers, où l’artiste-associé 2025 proposera une exposition au moyen de différents médiums, un autoportrait intime intitulé « A House should be a Home »[« Une maison devrait être un foyer »]. Tout est dit.
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LE NOUVEAU PRINTEMPS 2025, 3e édition, du 23 mai 22 juin 2025, divers lieux, 31000 Toulouse