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Agathe Gaillard, galeriste pionnière de la photographie en France, est morte

Amie d’Henri Cartier-Bresson et Robert Doisneau, elle avait ouvert en 1975 sa galerie dans le Marais, à Paris. Elle est décédée le 13 juin, à l’âge de 83 ans.

Stéphane Renault
16 juin 2025
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Agathe Gaillard par Philippe Vermès, 1987. © Philippe Vermès

Agathe Gaillard par Philippe Vermès, 1987. © Philippe Vermès

Certaines enseignes sont des jalons dans l’histoire de l’art – en l’occurrence d’un médium. La Galerie Agathe Gaillard est de celles-là. Lorsqu’elle ouvre son espace, le 10 juin 1975, au 3 rue du Pont Louis-Philippe, dans le quartier du Marais, à Paris, Agathe Gaillard fait œuvre de pionnière en créant la première galerie parisienne consacrée exclusivement à la photographie.

Encouragée par ses amis photographes, qui ont pour nom Henri Cartier-Bresson, André Kertész, Édouard Boubat ou Robert Doisneau, la jeune galeriste a pour ambition la reconnaissance du médium comme forme d’art à part entière. Son exposition inaugurale est consacrée à l’Américain Ralph Gibson. Venue en 1965 de Nîmes à Paris, elle a auparavant rencontré à la librairie La Hune, à Saint-Germain-des-Prés, où elle travaille, le photographe Jean-Philippe Charbonnier. Mariés, elle le suit dans ses voyages et commence une collection de cartes postales intitulée Les chefs-d’œuvre de la photographie.

Agathe Gaillard aura œuvré à la représentation d’artistes – la plupart vivants et dont elle était proche –, exposant des tirages argentiques, avec une inclination pour le noir et blanc, toujours dans un exceptionnel souci de qualité. La galerie, qui a fait connaître de nombreux talents, a en outre apporté sa contribution à la constitution d’importantes collections publiques et privées. Pendant trente-huit ans, elle a organisé près de 250 expositions. Sont restées célèbres celles qu’elle consacra, entre autres, à André Kertész, Manuel Álvarez Bravo ou Hervé Guibert.

Rachetée par le banquier David Azéma, la Galerie Agathe Gaillard est devenue la Galerie Rouge en 2017. Fiona Sanjabi, sa nouvelle directrice, déclarait alors dans les colonnes du Parisien : « Agathe Gaillard est un monument. Elle représente une partie de l’histoire de la photographie ».

« Tout le monde croit que faire vivre une galerie est facile. Mais c’est ingrat et aujourd’hui, je suis épuisée, avouait en retour cette dernière. Quand j’ai ouvert en 1975, c’était mon espace de création. J’ai toujours aimé les photographes. Leur façon de découvrir des pays, des milieux sociaux. Ils n’avaient peur de rien. Et leur regard était très précieux. Ma génération a connu de belles années. »

Agathe Gaillard a réalisé son dernier accrochage avec les photographies de Claude Iverné, lauréat 2015 du Prix Henri Cartier-Bresson.

« Il y a tout juste 50 ans, le 10 juin 1975, Agathe Gaillard ouvrait à Paris la première galerie consacrée uniquement à la photographie. Grâce à sa passion pour ce médium, son goût sûr et son soutien indéfectible aux photographes, elle a œuvré sans relâche pour une plus grande reconnaissance artistique de la photographie. Elle a aussi fait du 3 Pont Louis-Philippe un lieu mythique pour les passionné.e.s de photographie. Personnalité forte et sans concessions, d’une grande fidélité aux photographes qu’elle a découverts ou soutenus, Agathe va nous manquer comme elle manquera aux artistes, au public et aux collectionneurs qui se sont passionnés pour la photographie grâce à elle. […] Nos pensées vont à sa fille Églantine, à ses ami.e.s et aux photographes qu’elle a accompagné.e.s et soutenu.e.s tout au long de sa vie et de sa carrière », lui rend hommage la Galerie Rouge dans un communiqué annonçant son décès.

Agathe Gaillard a raconté l’histoire de cette aventure pionnière dans le paysage photographique français dans son ouvrage Mémoires d’une galerie (Gallimard, Paris, collection « Témoins de l’art », 2013, 165 pages).

Un accrochage hommage à Agathe Gaillard sera organisé à l’automne dans les murs de la Galerie Rouge, 3 rue du Pont Louis-Philippe, dans le 4e arrondissement de Paris.

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