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Critique

Nature, pas morte

Laurence Bertrand Dorléac propose une approche inédited’un genre pourtant hyperclassique.

Guitemie Maldonado
24 avril 2020
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En établissant des passerelles entre des formes d’art immémoriales et des productions contemporaines, Laurence Bertrand Dorléac propose une approche inédited’un genre pourtant hyperclassique.

Laurence Bertrand Dorléac, Pour en finir avec la nature morte, Paris, Gallimard, 25 euros, parution le 9 avril 2020

Laurence Bertrand Dorléac clôt son étude Pour en finir avec la nature morte sur la dernière scène du Stalker d’Andreï Tarkovski et sur le « bocal où repose une chose indistincte » qu’y regarde la petite fille; assurément non fixée, « énigme », elle lui permet ainsi de conclure par une ouverture sur une « “nature morte” VIVANTE». Car, contrairement à ce que laisse entendre le titre de l’ouvrage, ce n’est pas avec le genre en soi que l’auteure propose d’en finir, mais bien plutôt avec une interprétation trop univoque de l’immobilité et du caractère inanimé de ce qui en compose les sujets. Aussi a-t-elle entrepris de revisiter la nature morte, dans la perspective d’un « dialogue entre le vivant et le non-vivant, entre nous et les choses, entre le présent et le passé, entre ce qui reste et ce qui n’est plus ».

Ce faisant, elle se situe dans le prolongement des travaux, qui ont fait date, de Charles Sterling. Celui-ci, au début des années 1950 avec La Nature morte de l’Antiquité à nos jours, puis dans les rééditions qui ont suivi, a non seulement défini un corpus de référence, mais aussi établi une origine dans le temps et caractérisé la démarche intellectuelle et poétique commune à ces œuvres, au-delà de leurs spécificités, en particulier de leurs contextes propres.

Or, la présente enquête remonte bien plus loin dans le temps que l’Antiquité grecque et pointe des antécédents à ce type de représentations dans les productions de la préhistoire (telle corne tenue par la Vénus de Laussel datée d’environ 25 000 ans avant notre ère), chez les Sumériens et chez les Égyptiens. Aidée en cela par des spécialistes des différentes périodes et aires géographiques qu’elle explore, Laurence Bertrand Dorléac élabore ainsi son objet sur le temps long, accusant d’autant le caractère originel du besoin humain de représenter le monde matériel qui l’entoure.

Il s’agit bien d’une approche d’aujourd’hui et pour aujourd’hui, dialoguant avec un certain nombre de penseurs et de concepts actuels.

À l’autre bout, il s’agit bien d’une approche d’aujourd’hui et pour aujourd’hui, dialoguant avec un certain nombre de penseurs et de concepts actuels, en prise avec les problématiques et inquiétudes du moment. Et si l’ouvrage suit globalement un fil chronologique, il vaut surtout pour les jeux d’écho qu’il ménage entre l’art depuis les années 1960 et des productions anciennes ; ainsi, s’y trouvent confrontés Le Repas hongrois de Daniel Spoerri (1963) et la copie d’une mosaïque par Sôsos de Pergame (IIe siècle avant notre ère), tous deux marqués par une semblable dispersion. « Faire ressurgir des formes anciennes qui nous en rappellent de plus familières au présent » : la méthode convient on ne peut mieux à la nature morte, dont la persistance, voire une forme de constance en font un genre étonnamment vivant.

LivresArt ContemporainNatures MortesEditions Gallimard
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