En 2022, le parc des expositions de Strasbourg a bénéficié d’une cure de jouvence sous la houlette de l’architecte nippon Kengo Kuma, qui a remodelé les lieux pour en faire un bâtiment aussi fonctionnel que bioclimatique. Ce lieu est à la hauteur des attentes de ST-ART, la plus ancienne foire de province, créée en 1994 en réponse à un besoin croissant de promouvoir l’art contemporain dans la région de l’Est. Cette année se déroule donc sa 27e édition. La nef du hall d’entrée permet d’accueillir des installations monumentales, à l’image de celle de MOSS, une œuvre végétale vivante, cinétique et sonore de l’artiste Marco Barotti, présentée en collaboration avec le Centre d’art Apollonia (Strasbourg). Sur la foire sera également exposé le projet Guernica Ukraine, une toile de 7,77 x 3,49 m réalisée par Jean Pierre Raynaud en écho à la célèbre œuvre de Picasso, qui évoque la guerre qui fait actuellement rage à l’est de l’Europe, mais aussi le cinquantenaire de la mort de Picasso.
Après une édition 2022 réussie (près de 13 000 visiteurs), le Salon d’art contemporain et de design veut renforcer son ancrage territorial fort tout en restant ouvert sur l’Europe et le monde. Il se veut un tremplin pour les talents émergents, entend favoriser le dialogue entre les galeries françaises et internationales et cultiver les liens avec les institutions culturelles régionales, tout en restant accessible à un très large public.
« Nous sommes ravis cette année d’accueillir encore plus de galeries européennes et de célébrer la présence en force des enseignes de la région », commente Christophe Caillaud-Joos, organisateur de ST-ART. En effet, le nombre d’exposants (dont la sélection est opérée par le galeriste d’origine alsacienne Georges-Michel Kahn et le directeur des Éditions Bucciali à Colmar, Rémy Bucciali) est en hausse avec 56 galeries contre 43 l’an dernier. Elles viennent d’Allemagne, de Belgique, de Grande-Bretagne, d’Italie, des Pays-Bas, du Luxembourg et même de Corée du Sud avec H.A.N. Gallery qui expose les flux de lumière de Ryung Kal.
À tout seigneur tout honneur, l’Alsace occupe une place de choix avec des piliers venus de Strasbourg ou de Colmar, comme Yannick Kraemer, Aedaen, WITHoutART, Decorde, Chantal Bamberger, Murmure, ou Sandra Blum. Cette dernière présente un ensemble d’œuvres de Rose-Marie Crespin, Thomas Henriot, Tina Merandon, Antoine Halbwachs ou Franco Salas Borquez. Les nouveaux venus, eux, représentent un tiers de la sélection, signe que la Foire conserve son dynamisme. Parmi elles, Quand les fleurs nous sauvent (Paris), Gallery 40NL (Doetinchem), ATM Gallery (Berlin) ou la galerie PJ (Metz).
Enfin, la Société des amis des arts et des musées de Strasbourg (Saams), qui décerne chaque année le Prix Théophile Schuler à un jeune artiste lié à l’Alsace, fête ses 190 ans. Pour l’occasion, elle a réuni 24 artistes parmi les lauréats des années 1994 à 2022. Ces derniers rendent hommage, chacun dans sa discipline (peinture, photographie, installation, broderie ou gravure), à La Belle Strasbourgeoise, tableau emblématique de la ville peint par Nicolas de Largillierre en 1703 et conservé au musée des Beaux-arts de Strasbourg.
« ST-ART 2023 », du 24 au 26 novembre 2023, Nouveau parc des Expositions, halls 2 et 3, avenue Herrenschmidt, 67000 Strasbourg, st-art.com