Les organisateurs de la Biennale de Gwangju ont annoncé la nomination de l'artiste et commissaire d’expositions Ho Tzu Nyen au poste de directeur artistique de la 16e Biennale de Gwangju, qui ouvrira ses portes en septembre 2026 dans l’ancienne capitale de la province du Jeolla du Sud, au Pays du Matin calme.
Né à Singapour en 1976, Ho Tzu Nyen s’intéresse aux thèmes du mythe, de l'identité et de l'histoire, en particulier en Asie du Sud, à travers une pratique englobant la performance, la photographie, le film et l'installation vidéo. Son film Here (2009), inspiré par les écrits de Félix Guattari et présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, figure parmi ses œuvres les plus connues. Son projet The Critical Dictionary of Southeast Asia (2012 - en cours) propose des récits contemporains de la région, générés par un algorithme. Il a notamment été présenté au Palais de Tokyo, à Paris, dans l’exposition collective « Shéhérazade la nuit » en 2022, aux côtés de l’installation vidéo One or Several Tigers (2017) et de la vidéo d’animation The 49th Hexagram (2020). Le Singapore Art Museum a consacré en 2023 une rétrospective au travail de Ho Tzu Nyen sous le titre « Time & the Tiger », qui a voyagé au Art Sonje Center de Séoul et au Hessel Museum of Art dans l’État de New York, avant d’être actuellement présentée au Mudam, au Luxembourg. Ses films ont été montrés dans de nombreux festivals internationaux, de la Mostra de Venise à la Berlinale.
Ho Tzu Nyen a représenté Singapour à la Biennale de Venise (2011), a participé à la Biennale de Shanghai (2014), à la Triennale d'Aichi (2019) et à la 14e Biennale de Sharjah (2019). Il comptait parmi les artistes de la Biennale de Gwangju en 2018 et a contribué à une œuvre commandée pour l'édition 2021 de l’exposition coréenne. Il a été co-commissaire de la Biennale d'art asiatique à Taïwan en 2019.
La Fondation de la Biennale de Gwangju a déclaré qu'elle recherchait un commissaire capable d'apporter « une vision distinctive et résonnante » à sa prochaine édition, qui visera à « mettre en avant les pratiques artistiques collectives et les solidarités répondant aux crises qui se croisent à notre époque ». Ho Tzu Nyen a été choisi pour sa « proposition centrée sur le pouvoir transformateur de l'art », a précisé la fondation dans un communiqué, ajoutant que « son approche curatoriale, conçue pour impulser une force motrice indispensable en cette période d'incertitude mondiale, devrait tracer une nouvelle direction pour la Biennale de Gwangju ». « Sous la direction de Ho Tzu Nyen, profondément en phase avec la diversité culturelle de l'Asie, cette édition offrira une nouvelle perspective sur la biennale, à la fois au niveau mondial et dans son contexte régional », a salué Lee Sang-Gap, le président de la Fondation de la Biennale de Gwangju.
« C'est un rêve devenu réalité de revenir à Gwangju, non pas en tant qu'artiste mais en tant que directeur artistique, et d'entreprendre un voyage aussi unique dans cette ville remarquable, a réagi Ho Tzu Nyen à l’annonce de sa nomination. Cette édition rassemblera les énergies, les propositions, les pratiques et les idées qui m'ont inspiré et animé au cours des deux dernières décennies. Ce sera l'occasion d'explorer comment la pratique de la transformation artistique entre en résonance avec l'héritage de changement démocratique de Gwangju. Plutôt que de délivrer un message unique, cette biennale cherchera à générer des propositions de changement qui seront partagées et façonnées par chacun d'entre nous. »