Avant la grande rétrospective consacrée à Germaine Richier (1902-1959) qui se tiendra au Centre Pompidou, à Paris, de mars à juin 2023, la sculptrice française formée à l’atelier de Bourdelle de 1926 à 1929 à Paris – en même temps qu’un certain Alberto Giacometti – est à l’honneur sous le marteau.
Après la dispersion chez Artcurial, le 6 décembre 2022, d’une dizaine de bronzes provenant de la famille de l’artiste, qui ont tous trouvé preneur pour un montant total de 1,6 million d’euros, la maison Beaussant Lefèvre & Associés présente Les Escrimeuses. Cet ensemble de deux bronzes patinés représente un duel entre deux combattantes à la garde précise, l’une avec masque, l’autre sans et désarmée, tel le signe de sa vulnérabilité.
Estimée de 250 000 à 300 000 euros et exécutée en 1943, cette pièce apparaît comme le point de bascule entre la période réaliste et le reste de l’opus de cette grande dame de la sculpture française.
Deux épreuves créées en 1943 portent la trace du fondeur parisien Susse et ont été fondues postérieurement à la mort de Germaine Richier. Cet ensemble a été exécuté par la sculptrice tandis que cette dernière se trouvait à Zurich, une ville où le couple Richier-Bänninger restera jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Fidèlement à l’enseignement que l’artiste reçut, Les Escrimeuses portent la marque des préoccupations de Germaine Richier sur le mouvement et annoncent les postures imitées des animaux et des insectes qui suivront.