Quelle est la place du dessin aujourd’hui ? Cette 18e édition de Drawing Now tente de répondre à cette vaste question. Pour le vernissage le 26 mars, les allées de la Foire se sont rapidement remplies grâce à la présence de nombreux collectionneurs, spécialistes et représentants de musées. Tous sont venus découvrir les multiples œuvres sur papier, au fusain, au crayon ou à l’aquarelle proposées sur les stands. Ces pratiques rassurantes dominent les cimaises cette année, à l’instar de celles de la galerie Alain Gutharc. Plusieurs aquarelles et crayons sur papier croqués en 2025 par Edi Dubien – à l’affiche au musée de la Chasse et de la Nature à Paris – sont partis sur ce stand autour de 2 000 euros pièce. Toujours dans le secteur principal, les encres mêlées à des fils métalliques sur papier de Gaëlle Chotard sont à l’affiche à la galerie Papillon (entre 1 300 et 7 000 euros) et les fusains ou mines de plomb de Fabrice Cazenave à la galerie La Ferronnerie (de 1 350 à 1 800 euros). Il faut aussi s’attarder sur les dessins de Peter Depelchin chez Husk Gallery (de 950 à 30 000 euros) ou encore sur l’accrochage de Claire Gastaud. Celle-ci consacre ses murs aux gaufrages sur papier japonais Takeo Pachica de Tania Mouraud (entre 2 000 et 6 000 euros), ainsi qu’aux dessins au crayon de la même artiste et issus de sa série Pasik (de 3 000 à 20 000 euros).

Les aquarelles et encres de Chine à l’esthétique très minérale de Sylvain Le Corre à la galerie Antoine Dupin. Photo : Arthur Frydman
Les ventes ont démarré doucement jusqu’au soir du vernissage. Ainsi, Anne de Villepoix a vendu quelques dessins d’Atsoupé entre 4 000 et 6 000 euros. Chez Purdy Hicks Gallery de Londres, plusieurs autoportraits aux chapeaux à l’encre de Chine, issus d’une nouvelle série de Christelle Téa, sont partis autour de 1 000 euros. Martel s’est également félicité d’un début prometteur. « Nous avons reçu une clientèle très variée de collectionneurs autant amateurs de bande dessinée que de dessin contemporain. Chaque artiste présent a vendu au moins une œuvre », se réjouit Simone Zavagli Mattotti sur le stand de l’enseigne parisienne et bruxelloise. Une grande feuille de Chris Ware a été vendue 12 000 euros, sept graphites et pastels de Pablo Auladell sont partis entre 2 000 et 4 000 euros, de nombreuses encres et gouaches sur papier signées Icinori ont été cédées à 1 800 euros ainsi que la totalité des œuvres d’Emil Ferris a changé de mains, autour de 5 000 euros.

Les dessins sur calque envoûtants de Baptiste Rabichon à la galerie Binome. Photo : Arthur Frydman
Nathalie Obadia s’est déclarée « très heureuse de revenir pour une seconde participation, avec des œuvres différentes et des prix plus accessibles, auxquels notre clientèle est particulièrement sensible ». Plusieurs aquarelles accompagnées de leur cadre en résine réalisées par le belge Joris Van de Moortel (qui bénéficiera d’une exposition personnelle à partir de mai dans sa galerie du Marais) ont été vendues autour de 9 000 euros. Chez Templon, autre « poids lourd » de la Foire, la matinée a été fructueuse, avec des ventes comprises entre 4 000 et 12 000 euros, en particulier une dizaine d’œuvres d’Abdelkader Benchamma, d’Oda Jaune, de Chiharu Shiota ou de Nazanin Pouyandeh. Cette dernière sera à l’honneur dans l’espace la galerie, à Bruxelles, du 23 avril au 7 juin 2025. De son côté, Antoine Dupin a connu un démarrage timide, l’enseigne présentant les aquarelles et encres de Chine à l’esthétique très minérale de Sylvain Le Corre (entre 1 600 et 2 900 euros). Lara Sedbon s’est déclarée « confiante », sur un « Salon qui s’est toujours bien passé et nous permet de toucher un spectre plus large de collectionneurs que sur d’autres foires ». La galerie est notamment venue avec de délicates encres et aquarelles sur papier de Fabien Mérelle (entre 2 500 et 10 000 euros) et des laques au trait enfantin d’Eugénie Modai (dès 2 800 euros). Enfin, au sous-sol, au sein du secteur Process dédié aux œuvres où le dessin dialogue avec d’autres médiums, il ne faut pas manquer les graphites de Mathieu Bonardet exposés par la galerie etc., dont il s’agit là de la première participation (de 1 100 à 4 800 euros) ; le travail autour de la surdité inspiré par la Renaissance de Thierry Gillet (galerie S.) ; ainsi que les dessins sur calque, tous uniques, de Baptiste Rabichon (2 500 euros), proposés par la galerie Binome. Cette dernière a, en outre, vendu des œuvres de Corinne Mercadier à 2 900 euros et certaines pièces d’AurelK autour de 1 200 euros. Un bon début.

Une série d'aquarelles et crayons sur papier d'Edi Dubien chez Alain Gutharc. Photo : Arthur Frydman
« Drawing Now Art Fair », du 27 au 30 mars 2025, Le Carreau du
Temple, 4 rue Eugène Spuller, 75003 Paris