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Critique

Linda Nochlin, l'écriture engagée

Un essai biographique sur l’historienne d’art féministe américaine voit le jour sous la plume de l’historiographe Émilie Oléron Evans.

Camille Viéville
28 mars 2025
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Émilie Oléron Evans, L’Histoire de l’art engagée : Linda Nochlin, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2025, 260 pages, 26 euros.

Émilie Oléron Evans, L’Histoire de l’art engagée : Linda Nochlin, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2025, 260 pages, 26 euros.

Qui est Linda Nochlin (1931-2017) ? Dans le cadre de la réévaluation actuelle de l’histoire de l’art et de son récit, le nom de l’auteure de l’essai Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ?, paru aux États-Unis en 1971, est fréquemment cité. Or, si Linda Nochlin apparaît comme la grande figure féministe de la discipline, force est de constater que, de ce côté-ci de l’Atlantique, on ignore le plus souvent tout de sa formation, de son parcours professionnel et de la richesse de son œuvre. Émilie Oléron Evans, maîtresse de conférences, propose avec L’Histoire de l’art engagée : Linda Nochlin une biographie intellectuelle bien documentée, offrant un portrait nuancé et vivant de l’historienne d’art américaine.


UNE CRITIQUE SITUÉE
Née à New York dans une famille juive, Linda Nochlin étudie la philosophie avant de se spécialiser en histoire de l’art. Très tôt, sous l’influence de Meyer Schapiro, elle s’intéresse à la composante sociale de l’art, à la place des artistes dans le monde et à l’influence de celle-ci sur l’histoire des formes. Cette approche, qui restera la sienne tout au long de sa carrière, se double d’une remise en cause de la prétendue impartialité du chercheur : « [Linda] Nochlin ne cache pas [...] sa conviction qu’une inhérente subjectivité s’inscrit dans tout travail d’historienne, et préfère lui donner délibérément une place, en ponctuant ses analyses de référence à sa position, à ses goûts et intuitions [...] et à ses doutes plutôt que de se réclamer d’une objectivité et d’une neutralité qu’elle sait impossibles à atteindre », commente Émilie Oléron Evans.

Linda Nochlin s’intéresse à la composante sociale de l’art, à la place des artistes dans le monde et à l’influence de celle-ci sur l’histoire des formes.

Une critique que Linda Nochlin nourrit également de sa conscience d’être à la fois « privilégiée », en raison de son milieu, et « marginale », car femme et juive dans une société patriarcale et chrétienne. Marquée par le texte fondateur d’Ernst Kris et Otto Kurz, La Légende de l’artiste : un essai historique (1934), Linda Nochlin commence dès les années 1950-1960 à interroger le canon artistique occidental tel qu’il s’est constitué sous la plume des historiens d’art depuis la Renaissance : celui du génie – par définition masculin.
La démarche singulière de Linda Nochlin et ses interrogations provoquent ce qu’elle appelle un « éveil de la conscience » concernant « les questions d’identité, d’ethnicité et de leurs représentations » et l’impérialisme culturel. Naît ainsi la vision d’une histoire de l’art engagée, au point de vue féministe et plus largement politique. Sensible de surcroît à la démocratisation de la discipline, Linda Nochlin rejette non seulement l’écriture universitaire, mais aussi la souveraineté de la monographie, au profit du fragment et de l’essai ainsi que du poème. Elle assure en outre le commissariat d’expositions fondatrices comme « Women Artists : 1550-1950 » (Los Angeles, Austin, Pittsburgh puis New York, 1976-1977) et « Global Feminisms » (Brookyln Museum, New York, 2007).

Émilie Oléron Evans, L’Histoire de l’art engagée : Linda Nochlin, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2025, 260 pages, 26 euros.

LivresArt et féminismeArt et PolitiqueLinda NochlinÉmilie Oléron EvansBiographiePresses universitaires de Strasbourg
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